L'envie me trotte la cervelle d'aller entonner la chanson
Épopée au rythme haletant, traduction superbe, en présence des mythes fondateurs de la culture finlandaise, un incroyable aperçu du mode de vie des anciens Finnois... bla bla bla. Bon voilà, c'est fait. N'allez pas croire que je ne le pense pas mais vous lirez ça partout alors passons à la suite.
En fait de sauvetage du monde et autres balivernes, les héros finnois passent leur tour. Les trois compères, Väinö, Lemminkä et Ilmarinen, passent leur vie à courir après les pucelles, accomplissant toutes sortes de tâches extraordinaires pour que les familles leur cède la main de la jeune fille désirée (bon, sauf peut-être Kauko qui se sert sans demander la permission et déflore à couilles rabattues).
A ce petit jeu Väinö, né vieillard, n'a jamais vraiment de chance, sa première fiancée se suicide en mode "pas question de me marier à un vieux" et la seconde lui préfère en fin de compte Ilmarinen, qui est plus beau gosse.
En dehors des pucelles et excepté le cycle de Kullervo (gros boulet tragique), le Kalevala est tout entier axé sur la quête du Sampo, dont on n'a jamais de description précise, sorte de coffre ou de moulin produisant des richesses à profusion et gardé par Louhi, la matronne de Pohjola, sombre pays des magiciens et des pucelles les plus en vues de Finlande. Tout un prétexte à une foule d'aventures où on va jusqu'à escamoter le soleil et la lune, pour faire bonne mesure.
Puis, à part les passages didactiques du style "chant pour calmer les ours" et "devoirs conjugaux", le Kalevala est émaillé d'une foule d'épisodes croustillants, Väinö se plante des haches dans le genou sans y penser, une barrique de bière menace de se répandre si on ne lui amène pas immédiatement un chanteur correct et Lemminkä fait n'importe quoi (ce qu'il fait constamment, remarquez).
Bref, a lire.