Changer Jesse en jeune fille niaise. Déplacer la famille d’adoption en oncle miteux mais attachant. Ajouter des serviteurs noirs, pour le pittoresque de l’Afrique du Sud. Sans oublier un orque numérique. Voici venir Sauvez Willy : Le Repaire des pirates, à l’allure d’un téléfilm du lundi après-midi, avec des saveurs réchauffées et des acteurs plutôt mauvais. Cette tentative de relancer une saga à succès s’échoue sur les récifs des clichés inhérents aux productions teenagers girly actuelles, et l’on ne comprend d’ailleurs pas les raisons artistiques ayant conduit à un tel naufrage. Le seul intérêt de cette production de pacotille, c’est sa plus-value raciste : un jeune garçon noir se fait de l’argent en jouant les crooners dans les bars le soir, la jeune héroïne s’exclame, en rencontrant le subalterne (lui aussi noir) venu l’attendre à l’aéroport « toi, ça se voit que tu n’es pas mon oncle »… Ce même subalterne qui se déguise en sauvage-marabout pour appâter les touristes. Il faut le voir pour le croire. Profondément inutile, Sauvez Willy : Le Repaire des pirates ne parvient même pas à changer l’amitié entre Willy et Kirra en moteur permettant leur reconstruction mutuelle. Ou comment faire couler une saga et, par la même occasion, entacher l'enfance de beaucoup.