Infiniment Lubitschien (l'ivresse du luxe et de la décadence, les situations en hors champs, l'humour absurde et cynique des dialogues, tout y est), donc merveilleusement drôle et brillant, ce "Scandale à la Cour" finalement réalisé par Preminger ne tient pas tout-à-fait ses promesses jusqu'au bout. Malgré la pertinence, voire la modernité, de cette description lucide des jeux de pouvoir - qui ne sont pas si différents de ceux de nos démocraties actuelles -, le drame qui se substitue peu à peu à la comédie détruit le subtil équilibre du film, et crée un certain nombre de "tunnels" narratifs : et si c'était la froideur analytique de Preminger qui ne s'était pas complètement accordé avec la légèreté effervescente de Lubitsch ? [Critique écrite en 2006]