Scanners, c'est la première concession de David Cronenberg à un cinéma d'action plus commercial. Mais attention, qu'on ne s'y trompe pas, c'est du Cronenberg, intelligent, dérangeant, unique.
C'est vrai, on y trouve des courses-poursuites (à pieds ou en voiture), des cascades, des fusillades et des têtes qui explosent. On a un méchant clairement identifié et un personnage principal plutôt sympathique. Et pourtant...
Pourtant, on y trouve les thèmes habituels du cinéastes : les anomalies corporelles, la domination de l'esprit sur le corps, et même de l'homme sur la machine (scène extraordinaire du combat "mental" entre un personnage et un ordinateur).
Et puis, à y regarder de plus près, les rôles ne sont pas aussi manichéens qu'ils en ont l'air. La fin est, à ce titre, exemplaire, puisqu'elle remet en cause ce qui paraissait une certitude depuis le début. Et ce final est d'autant plus troublant que le spectateur semble perdre ses repères. Comme si Cronenberg s'était amusé à nous donner l'illusion d'être en terrain connu pour mieux nous décontenancer dans les dernières images.
Alors, c'est vrai, les trucages ont vieilli, mais cette critique paraît presque ridicule face aux qualités de l'ensemble. Avec, en plus, l'immense Michael Ironside dans un de ses rares grands rôles.