Septième film de David Cronenberg, Scanners lui permettra de connaître un important succès, notamment sur le sol américain tout en continuant d'explorer plusieurs de ses thématiques fétiches, à l'image du domaine médical ou des modifications subies par le corps humain.
Ici il s'intéresse surtout aux Scanners, des médiums aux pouvoirs surnaturels dont la tête est chargée d'énergie, capable de tuer par la pensée. Entre manipulation, recherche, violence, expérience ou encore course-poursuite, il signe un scénario très bien ficelé, brouillant les pistes et intelligent, où il met en scène une horreur qui viendra de l'intérieur et du cerveau humain, et l'on retrouve toujours l'homme qui voudra profiter de cette puissance qu'il ne contrôle pas ainsi que ceux qui vont la subir.
Comme souvent chez Cronenberg, la force vient surtout de la mise en scène et c'est encore le cas ici où il pose une ambiance étrange et troublante, de plus en plus puissante et prenante. Il se montre inspiré mais aussi plus spectaculaire que lors des précédents films (sans être excessif, loin de là même) mais trouve toujours le bon équilibre pour nous immerger totalement au cœur du récit et au plus près des protagonistes. Il donne l'impression d'être dans la tête des scanners et de vivre le même enfer.
Tout le long passionnant, il laisse une grosse part d'ambiguïté sur les protagonistes et enjeux tandis qu'il fait monter la tension plus on avance dans le récit. Le rythme est parfaitement maîtrisé, le canadien sait prendre son temps pour nous imprégner de son ambiance tandis que les séquences marquantes sont nombreuses, à l'image du final, de l'intro ou de quelques scènes où les scanners sont en actions. Comme dans ses films précédents, Cronenberg dirige admirablement ses acteurs, chacun se fondant dans son personnage notamment un glacial Michael Ironside, Jennifer O'Neil ou Stephen Lack.
Avec Scanners, David Cronenberg poursuit l'exploration de plusieurs de ses thématiques tandis qu'il met en place une ambiance de plus en plus étrange et prenante. Il ouvre à merveille des années 1980 qui seront particulièrement fastes pour lui (Videodrome, La Mouche, Dead Zone...).