Scarecrows piétine une petite heure et demie durant, se saisissant dans la nuit permanente – puisque nous n’en sortons jamais – comme d’un prétexte à une suite d’égarements individuels entrecoupés de dialogues risibles entre braqueurs et otages, par ailleurs très mal raccordés aux plans sur l’avion visiblement tournés au crépuscule… L’apparition des épouvantails, d’abord inquiétante tel le générique d’ouverture qui alterne les panneaux textuels avec un lent zoom en direction de la tête d’une de ces créatures, déçoit terriblement ; la mise en scène échoue à installer une atmosphère de peur, et se retrouve vite dépassée devant une imagerie qu’elle ne parvient à faire évoluer. Aussi les séquences d’attaque s’avèrent-elles trop brèves et suggestives pour impressionner, desservies par un scénario statique. La caractérisation des personnages est d’une bêtise rare, qu’il s’agisse de Roxanne convaincue que la présence de billets de banque dans le thorax de la victime résulte de l’ingestion de ceux-ci, ou du père et de sa fille, séquestrés alors qu’ils disposent de mille et une occasions de s’enfuir… Deux points positifs, qui ne sauraient pourtant rattraper la médiocrité d’ensemble : la partition musicale de Terry Plumeri et la photographie de Peter Deming, fidèle de Sam Raimi et de David Lynch.