Tout d'abord un préalable nécessaire : Non, malgré les dires d'un certain nombre de perroquets Scarface n'est pas un remake du film du même nom de 1932. Si l'intention de tourner un remake était réelle au moment de la mise en production, le scénario s'en est ensuite considérablement éloigné, les deux seuls points communs entre les deux films est de nous compter l'ascension et la chute d'un caïd de la pègre. Brillant et baroque, ce film nous tient en haleine pendant 2 heures 45 et on ne voit pas le temps passer. Si Al Pacino domine superbement la distribution, le personnage de Tony Montana qu'il incarne étant le sujet du film, les seconds rôles sont tous excellents, et si Michelle Pfeiffer, peu connue à l'époque, joue les faire valoir, Mary Elizabeth Mastrantonio tient un rôle remarquable. C'est du De Palma et on sent sa patte tout au long du film, d'abord spécialiste du film fantastique et des scènes chocs, on est pas près d'oublier la scène de la tronçonneuse, ni le type pendu en hélicoptère, ni le délire final où la mort de Montana est filmée avec une outrance toute volontaire et parfaitement maîtrisée. Quasi-chef-d'œuvre pour lequel on pardonnera facilement certaines scènes limites (la fusillade dans la boite de nuit où Pacino court en se baissant pour éviter les balles.) La très belle musique de Georgie Moroder souligne efficacement le film. Pour l'anecdote signalons que le film fut nominé à sa sortie aux Razzie Award dans la catégorie "pire réalisateur", ce qui prouve s'il en était encore besoin le manque de sérieux de cette institution autoproclamée. Mais peu importe, Nous avons là un grand moment de cinéma, un régal !