On peut reprocher à Spike Lee d'être un petit roquet insupportable, sectaire, donneur de leçons et contradictoire (demander aux Afro-Américains de se bouger un peu pour évoluer dans la société et donner son nom à une vodka représentant son quartier, connu pour un taux d'alcoolisme élevé, on aura vu mieux). Mais c'est un homme qui sait définitivement faire des films engagés.
School Daze est un film difforme, une sorte de comédie musique teintée de drame, lançant des pistes à tort et à travers, un gros mélange de plein d'inspirations qui donneront ses plus grandes réussites après. Le film est un désordre, un machin sans argent, qui véhicule pourtant des idées absolument passionnantes, même en cas de désaccord. 7 ans avant le Higher Learning de Singleton, Lee s'attaque au cas des Afro-Américains à la fac et prend quelque peu le parti des radicaux, avec le personnage de Laurence Fishburne. Selon Lee, la culture Afro-Américaine est tellement importante qu'il ne faut pas la mélanger. Discutable, mais le film est tellement passionnant, malgré un rythme médiocre, des scènes trop longues (les musicales, vraiment longuettes) qu'on pardonne presque tout. Les acteurs sont assez fantastiques, petit florilège d'acteurs Noirs (pas un seul Blanc dans le film) qui feront une carrière (même petite) dans le cinéma après, comme Larry Fishburne & Giancarlo Esposito (fantastiques) ou dans un tout petit rôle de trouble-fêtes, Samuel L. Jackson.
Son envie de bien faire, sa motivation à toute épreuve, cette originalité qui le caractérise et surtout sa scène finale absolument magistrale, voici ce qui permet à School Daze d'être purement inoubliable à défaut d'être génial.