Allen toujours aussi alerte
Voilà quarante ans que ce petit bonhomme à lunettes, malingre hypocondriaque et au débit de parole insensé règne sur le cinéma international. Il nous offert nos plus grands fou rire (Bananas, Zelig…), nos plus grandes émotions (La rose pourpre du Caire, Annie Hall…) et quelques chefs d’œuvre (Match point, Manhattan…).
Avec Scoop, il repart sur sa verve burlesque, celle qui a fait sa gloire dans les années 80 à l’image de Broadway Dany rose entre autre. Un film sépia, au charme désuet mais tellement efficace et chaleureux.
De cette histoire volontairement élémentaire et sans artifice, se dégage vraisemblablement le plus beau numéro de duettiste qu’il nous a été donné de voir cette année. Avec une Scarlett Johansson en clown blanc pétillante et ingénue à souhait et lui-même son alter ego, en Auguste tout à la fois décalé, retord et attendrissant.
Certes, ce film est certainement moins profond et subversif que Match Point ou autre de ses œuvres, mais quel plaisir on y prend ! Il repose sur un réel sens de la comédie débridée avec des répliques qui font mouche et des scènes d’une frivolité délicieuses et hilarantes.
On ne peut que tout aimer dans Scoop. Il est d’une fraîcheur extraordinaire à l’image de son auteur ne perd rien de son habileté et de son éloquence. A 71 ans, c’est à la limite de l’exploit !