C'est l'hisoire d'un livre à qui on dirait tout, qu'on passerait de mains en mains comme un cadavre exquis concocté par toutes les futures victimes que l'on compterait fièrement à notre palmarès, photos à l'appui. A côté de ça, ScrapBook, c'est aussi un personnage montré sous tous ses aspects, un acteur qui fait parfaitement le boulot, qui sait montrer l'instabilité psychologique d'un homme profondément perdu et qui, depuis douze ans, kidnappe, viole, torture et tue.
Expérimental, réaliste et sans artifice, Scrapbook se révèle bien plus cohérent et frappe bien plus fort que certains films sur le sujet, parce qu'il ose ne rien cacher, et ce, malgré le fait que les thèmes de la séquestration, du viol et de la torture ne soient pas fortement novateurs... Il existe dans ce film chaque moment enduré, chaque silence difficile, chaque petit grain de tension impalpable, qu'on expose sans pudeur.
Alors oui, il y a des maladresses. Oui, c'est encore de la violence, des cris et du sang. Mais il y a une victime différente. Une victime qui, pour une fois, ne se laisse pas forcément faire. Qui ose, qui se bat, qui tente de comprendre et qui y pourrait potentiellement y parvenir. Alors quoi ? Elle s'accroche.
Et puis le cadre. Pour une fois, c'est franc. Rien n'est faux, tout est brut, sale, renversé, déchiré. L'espace intérieur reflète parfaitement la personnalité du tueur : tout est mélangé, confondu, changé, incertain, désorganisé. Ca nous change du vieux chalet en montagne ou Stacy et Josh partent en vacance...
En bref, pas le film du siècle, mais franchement pas mauvais.