Scrooge
6.9
Scrooge

Film de Brian Desmond Hurst (1951)

Imparfait mais néanmoins fantasmagorique

Après presque une dizaine de courts-métrages muets, deux films mémorables et une poignée de téléfilms, voici que sort en salles en 1951 une nouvelle adaptation du "Chant de Noël" de Dickens, cette fois-ci mise en scène par Brian Desmond Hurst pour Renown Pictures et interprétée par Alastair Sim qui campera, à mon goût, le meilleur Ebenezer Scrooge au cinéma. Le visage morose, les traits assombris, les yeux tantôt sournois tantôt hagards : l'acteur britannique semble habité, comme né pour incarner le pingre par excellence qui va une nouvelle fois vivre des mésaventures right in the feels.


Comme ses aînés, le long-métrage bénéficie d'un noir et blanc somptueux dont l'incroyable photographie et l'utilisation propice de décors majestueux font encore des ravages. Entre le parvis de l'église en début de bobine, les rues anglaises enneigées ou la demeure gothique de Scrooge, le dépaysement est impressionnant, bien que l'on ait déjà eu affaire maintes fois à cette histoire et à ce type de décors. Un peu plus statique pour ne pas dire théâtrale que les films de Henry Edwards et d'Edwin L. Marin, usant avec plus de parcimonie de ses effets spéciaux pourtant réussis, la mise en scène de Hurst demeure cependant soignée, le réalisateur irlandais sachant judicieusement poser ses cadres pour mieux s'y attarder.


De plus, cette version se permet quelques différences avec l'œuvre de Dickens, notamment sur le passé de son héros (dès lors incarné par George Cole, qui retrouve Alastair Sim pour la troisième fois), des ajouts/transformations bienvenus et remarquables qui n'entachent en rien leur fidélité scénaristique au matériau d'origine. On saluera donc principalement le savoir-faire de son réalisateur, délivrant une technique qui a légèrement vieilli sur une poignée de passages, la performance mémorable de ses interprètes et notamment d'Alistair Sim et Michael Hordern (ses hurlements sont à glacer le sang) ainsi qu'une variation opportune de l'histoire originelle, proposant intelligemment une identité qui lui est propre.


À voir en noir et blanc, la version colorisée n'étant pas aussi majestueuse.

Créée

le 29 déc. 2020

Critique lue 173 fois

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6

Critique de Scrooge par grégoreur-de-films

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