Scrubbers est le pendant féminin de Scum, sorti trois ans plus tôt, mais malheureusement, le film n'a pas su profiter de cette filiation pour livrer un véritable "Scum 2". Au lieu de cela, il s’est perdu en chemin, gâchant un potentiel qui était pourtant palpable.
On note malheureusement l'absence flagrante d'une critique des institutions pénitentiaires. Ici, le personnel carcéral est pratiquement invisible. Le film aurait pu être l'occasion de dénoncer la brutalité institutionnelle infligée aux jeunes filles, mais ce potentiel critique reste tristement inexploité.
Un autre problème majeur réside dans le montage. Victime d'une révision imposée par les producteurs, Scrubbers souffre d'une narration hachée. Les enchaînements de scènes manquent souvent de fluidité, et c'est comme si des pans entiers de l'histoire avaient disparu. Ce manque de cohésion donne l’impression que des informations cruciales manquent.
Là où Scrubbers déçoit également profondément, c'est dans ses nombreuses scènes de nudité peu justifiées. Si, dans certains films d'exploitation, notamment les WIP, cela ne me choque pas plus que ça, ici, cela pose un problème éthique. Les personnages sont tous censés être mineures, et cette insistance sur leur nudité semble gratuite et malvenue.
Quant à la scène finale, le choix de l’avoir mise au ralenti est une épouvantable erreur! L’apothéose du film se transforme en une séquence maladroite, où la violence, qui devrait être choquante et viscérale, est dénaturée par une mise en scène qui expose ses nombreux défauts.
Cela dit, malgré ces nombreux ratés, Scrubbers montre parfois des signes de ce qu’il aurait pu être. La réalisation est par moments audacieuse, et le scénario, bien que souvent malmené, contenait des idées prometteuses. Le film n’est pas sans mérite, mais il restera à jamais une occasion manquée, un projet qui avait entre les mains les éléments pour être grand, mais qui a sombré dans la médiocrité.