En pleine tempête
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le 1 avr. 2015
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Scénariste du grandiose Memories of Murder, Shim Sung-Bo passe le cap de la mise en scène avec Sea Fog, sous le parrainage du cinéaste Bong Joon-Ho, également co-scénariste de ce premier essai très bien accueilli malgré une distribution restreinte chez nous.
Prenant comme toile de fond la crise économique qui frappa l'Asie du sud-est en 1997, Sea Fog revêt dans un premier temps les atours du drame social, mêlant aussi bien étude de caractères que dénonciation d'un système à la dérive. Un regard humaniste sur des personnages qui ne tombent jamais dans la caricature ou un angélisme contre-productif, chacun agissant selon la nécessité du moment.
Une première partie qui a peut-être tendance à s'étirer, mais nécessaire à la mise en place d'une ambiance et d'enjeux avant tout humains. Instaurant petit à petit une véritable tension, due notamment à un cadre exigu et à une cohabitation potentiellement explosive, Sea Fog va bifurquer à mi-parcours vers une horreur absolue, jouant efficacement avec les attentes (ou les craintes) du spectateur.
Du mélodrame social et réaliste, Sea Fog va ainsi dériver vers des eaux plus troubles, plus ambigües, l'arrivée soudaine d'une brume opaque et spectrale plongeant l'ensemble dans une atmosphère anxiogène à la lisière du surnaturel, aspect renforcé par les croyances et les superstitions du monde marin.
Une évolution salvatrice pour un premier effort encore bancal, manquant un tantinet de personnalité, mais témoignant déjà d'une vraie maîtrise de la caméra et confirmant le talent d'un scénariste prenant à bras le corps des sujets difficiles et maniant avec dextérité les ruptures de ton. Tour à tour émouvant, révoltant, drôle ou carrément tétanisant, Sea Fog est une belle promesse formellement aboutie et bénéficiant également d'une solide interprétation.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Petites séances avec ma blonde pas vraiment blonde., Mon cul devant la télé ou au ciné en 2016., 2014. et Mes Mad.
Créée
le 21 mars 2016
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