La vérité, c’est comme le fisc, faut pas tout déclarer !

La vérité, c’est comme avec le fisc, faut pas tout déclarer !

Quand l'affiche est trop racoleuse, il faut se méfier : sous des dehors extérieurs de richesse se cache souvent une autre cruelle réalité. La "réclame imagée" de ce film est bien tentante mais ne tient malheureusement pas ses promesses sur le plan de la volupté...

Déjà le titre n'avait rien d'innovant ni de révolutionnaire, mais le reste lui est d'une platitude incroyable. Presque tout est mauvais ou inintéressant dans ce récit !

Un scénario qui donne l'impression de déjà vu : le thème était censé montrer la vie contrariée et les amours tumultueuses d'hommes à trois âges différents de leurs vies, et les faire se retrouver à la fin, mais on n'adhère pas : n'est pas Claude Zidi qui veut.

On s'ennuie plutôt que de compatir. Même si je ne sombrerai pas dans l'écueil de comparer ce film à la myriade d'autres ayant traité de vacances et de plages, d'auteurs différents mais n'ayant rien à voir avec celui-ci..

Peut-être trop "rétro" cette aventure qui m'a rappelé ces sinistres souvenirs d'antan où, après un bon repas bien arrosé (, jadis disais-je, époque bénie sans les contrôles d'alcoolémie) nos hôtes nous annonçaient : "On vous a réservé une surprise : on a installé le projecteur de diapos dans le salon pour vous faire découvrir nos dernières vacances à Malo les Bains !" C'est là que lâchement, on avait envie de fuir... Mais l'amitié fait qu'on subit... Par contre, quand ils interrogeaient :

"Et celles de l'année précédente, vous les avez vues ?", on se dépêchait de répondre par une affirmative bien convaincante en suggérant plutôt une partie de belote...

Quand on reproche tout ça à Turpin (dont on ne sait pas grand-chose) qui officie lui en 35 mm, il se dit plutôt passionné du genre fantastique ou d'horreur mais rien ne transparaît de ses goûts dans cette aventure à trois mousquetaires .

Sauf peut-être l'enlisement malencontreux d'une voiture ! Au fait si ça vous arrive, n'essayez jamais de forcer, insister, pour redémarrer en première... mais surtout en seconde ou troisième sinon l'embourbement va s'accroître. Et tentez de trouver des matériaux sur lesquels les pneus moteurs vont pouvoir s'agripper...

Le réalisateur se défend d'avoir négligé son écriture en affirmant l'avoir travaillée énormément : trop peut-être ? Car on y perd en spontanéité, en simplicité, et on finit par se demander si ici, le mieux n'a pas été l'ennemi du bien...

Pour son premier film comme réalisateur, c'est raté, Christophe Turpin n'arrive même pas à nous intéresser, et encore moins nous faire rire alors que bien des situations s'y seraient prêtées...

C'est creux et c'est la valse-hésitation sur le sens à donner à cette comédie qui n'en est pas vraiment une...

Le casting n'est guère mieux : Testot joue faux, ne semble pas à l'aise, et seuls Duléry et Ferrier font un effort louable mais ne peuvent réaliser de miracle, d'autant qu'ils semblent assez bridés et sans cette liberté qui sied à beaucoup d'acteurs et les transcendent. Ne parlons pas d'Arthur Mazet pas vraiment doué ou suffisamment mûr : le copinage ne crée pas le talent ou la bonne volonté. Un Vincent Lacoste (entre autres) eut tout changé ! Hélas...

Enfin, question musique ,c'est le même gloubiboulga dans la volonté d'en faire trop : on n'est quand même pas dans une comédie musicale ! Et les goûts musicaux du réalisateur ne sont pas forcément ceux du public ! Alors pourquoi mélanger les genres ?

Même le choix de "Wouldn't Be Nice" n'est pas des meilleurs (question de droits ?) et on eut pu éviter de le massacrer à ce point par des amateurs sur la plage : un véritable outrage aux "Beach- Boys" et le groupe a fait bien meilleur au hit-parade.

Heureusement quand même , Turpin a préféré Carnac à la facilité aussi séductrice que tentante de la côte d'Azur, et de ses gendarmes, voire ses radars automobiles et places de stationnement payant ? Pas trop surprenant quand même, il est d'origine bretonne...

Fastidieux à voir, même munis de lunettes de soleil : mortelles vacances ; épargnez votre crème solaire. Seulement 66 800 entrées en salles, 7 % de rentabilité et une contre-pub pour le tourisme breton ! On se demande pour qui ce machin a été tourné !

Mais comme disait Melville, "un premier film, il faut le faire avec son sang, avec ses tripes."...

Dommage, cette tentative avortée semble l'avoir découragé alors qu'on apprend tellement de ses erreurs...

la une (RTBF) le 01.05.2017- TF1SF le 02.07.2023- la une (RTBF)07.07.2023-

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le 9 juil. 2023

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