Énième drame sur le malaise d'étudiants, Second life surprend par sa brièveté : 70 minutes ! Ce qui doit constituer un record pour la Corée.
J'ai beaucoup pensé à Philippe Faucon avec la même concision et richesse qui ne nuisent jamais à la sensibilité ni aux personnages. Les scènes conservent l'essentiel en quelques plans et dialogues, sans précipitation, avec sa propre respiration, jouant autant des ellipses que de la justesse de la direction d'acteurs. Celle-ci est à fleur de peau et il ne faut pas longtemps pour s'émouvoir du regard mélancolique de la jeune héroïne, timide et constamment inquiète. Contrairement à pas mal de films du genre coréen, l'écriture n'est pas complaisante ou démonstrative. Elle privilégie plutôt une forme de tendresse, d'humanité et de bienveillance qui n'exclut pas des rapports sociaux plus tendus, à la violence sous-jacente.
La conclusion est à ce titre d'une triste amertume dans sa fuite en avant qui condamne à l'exil permanent, sans qu'aucun réel espoir d'apaisement ne se profile.
Ce premier film fait preuve d'une maturité, d'une intelligence et d'une aisance stupéfiantes qui m'ont beaucoup touché. Que ce soit devant ou derrière la caméra, ces deux jeunes femmes s'imposent comme des révélations formidables.