Alors oui, l'affiche pas plus que la synopsis ne laissent dupes sur la nature du film. C'est un teen-movie. Oui l'héroïne va chercher à mieux découvrir la jeune fille en fleur en elle ; oui ça joue sur les mélodrames habituels en milieu lycéen ; oui il y a l'éternel dualité entre le beau gosse inutile et le bon copain renfermé et mignon avec qui elle finit ; oui y a une ennemie jurée, peste à souhait.
Seulement ça ne s'appelle pas des clichés, ce sont simplement les codes du genre. Autant capter d'entrée de jeu la nature du film plutôt que pleurer en critique. Ce ne sont pas des défauts à déplorer d'un film lambda mais un genre de film précis auquel on peut ne pas du tout accrocher (même détester).
Donc passé cette mise au point je l'ai trouvé dans l'ensemble correct même si la prise de recul sur les références en matière de teen-movie (Lolita malgré moi, Breakfast Club, etc...) enlève un peu de côté accrocheur du genre justement. Tout en jouant des codes ça s'en moque un peu (comme dans la scène où elle se méfie des pom-pom girls les pensant malintentionnées comme dans Lolita malgré moi) ce qui est plutôt cool et drôle mais en enlevant cette caractéristique ça enlève tout le côté du personnage un peu malmené qui en devient d'autant plus attachant.
Niveau des acteurs Hailee Steinfeld m'a étonnée. Physiquement elle me fait tellement penser à Maia Mitchell que je m'attendais à des mimiques insupportables du même style et pas du tout, elle a un certain naturel agréable (bon faut dire que la blondinette Dove Cameron compense en énervant avec ses mains qu'elle bouge exagérément, insupportable).
Thomas Mann est très bien dans le rôle. À l'origine c'est pour voir si ma théorie à son sujet se confirmait que je voulais voir ce film. Il s'annonce comme étant le successeur de Michael Cera. Même tête de blond mignon et fluet qui joue le même genre de rôle d'outsider attachant et naturel et pas très populaire.
Sophie Turner avec son physique assez félin a un rôle de peste qui colle bien aussi. Je la trouve plus crédible qu'en Sansa Stark.
Le prétexte bidon et pas crédible de l'enfance menée reclue dans un centre de formation d'assassins est sympa. Ça offre de nombreuses petites scènes de baston au corps à corps et voir des filles qui se battent comme ça c'est juste ce que je kiffe à mort donc je dois dire qu'à ce stade j'étais déjà conquise.
Après justement vu que le personnage est censé avoir été élevé dans un milieu dur rend d'autant plus mignon sa "découverte" du monde d'adolescents de base. Cet intérêt coupable et jouissif des classiques de la comédie pour adolescentes, l'envie partiellement assumée d'être pas plus stupide qu'une autre et pourtant avoir ce genre de penchants (je parle carrément de "penchants" ouais).
Bref, j'm'attendais à rien parce que je luttais à 3h du mat' contre mes insomnies et j'ai passé du bon temps devant ce film sans prétention (si ça se trouve vu l'heure j'étais tellement dans un état second que ça a joué sur mon appréciation........).
La fin laisse supposer une suite, je suis pas sûre que ce soit une bonne idée parce qu'il y a rarement des suites qui en valent la peine pour ce genre là ou alors sans les mêmes acteurs ou sans réel enjeu (aussi bidon que ça puisse être).