Tiré d’une histoire vraie, le film met en scène le journaliste Gary Webb sur son investigation et ses révélations sur les implications de la CIA, favorisant l’introduction de stupéfiant aux Etats-Unis provenant du Nicaragua, dans le but de financer les contras (un groupe de contre-résistant du Nicaragua).
La structure du film se décompose en deux parties :
La première étant toute la partie investigation de Gary Webb sur l’affaire. Nous le suivons de Los Angeles au Nicaragua, Panamá et à Washington. Cette phase du film montre toute la ténacité de ce journaliste afin de rassembler les pièces du puzzle et mettre en avant ce qui semble être une affaire avant tout politique et dont la population Afro-Américaine, habitant dans les ghettos sont les dommages collatéraux de cette « épidémie de crack ».
La seconde moitié se concentre plus sur le personnage en lui-même et sur les conséquences de ses divulgations. Il va apprendre à ses dépens que révéler des secrets sensibles à forcément un prix. Le gouvernement et les journaux de presse concurrents ne vont pas hésiter à mettre en œuvre tous les moyens pour le faire taire et le discréditer auprès de l'opinion publique en s’introduisant dans sa vie privée, en mettant en avant ses erreurs passées sans prendre en compte son intégrité professionnelle.
Cette pression constante aura des répercussions sur l’équilibre familial du protagoniste.
Le schéma narratif proposé par le réalisateur, Michael Cuesta est efficace et il m’a fait beaucoup penser à deux autres références du même genre : Jeux de pouvoir de Kevin Macdonald pour le côté investigation journalistique et Révélation de Michael Mann pour la seconde moitié du film. À propos de cette dernière partie, je l’ai trouvé un petit peu sous-exploité, c’est-à-dire que j’aurais souhaité ressentir beaucoup plus le côté oppressif des détracteurs du journaliste. Second point négatif les quelques petites longueurs sur certains passages, mais qui sont vraiment minimes.
Une mention spéciale à Jeremy Renner qui est très bon dans la peau de ce journaliste dont le devoir d’informer est plus important que sa propre sécurité, sachant en tout état de cause les risques qu’il encourt. Le remarquable dévouement et la sincérité qu’il éprouve à exercé son métier force l’admiration. Un petit clin d’oeil également aux petits rôles qui sont interprétés par des grands acteurs que sont : Robert Patrick, Andy Garcia, Michael K Williams ( Chalky White dans Boardwalk Empire). Mais la palme revient à Ray Liotta qui détient LA phrase culte du film:
On est attiré par le pouvoir, ensuite, on devient accro au pouvoir et on finit par se faire dévorer par le pouvoir.
En somme Secret d’État est une œuvre intelligente et captivante, et ce final… ! Mais je vais m’arrêter là en vous laissant découvrir cette petite merveille.