Les secrets sont des boîtes faciles à remplir : on peut tout y ranger. Habitué à mettre de la lumière dans ce qui est normalement dans l'ombre, le cinéma ici nous rappelle que dans la vie, la part de ce qu'on sait est infime.
Excellent film. Comme parfois, la longueur du film (2h15) permet au spectateur de s’affranchir de ses repères. D’autant que là, il y a peu de ressorts conventionnels et la structure nous oblige à forcer notre regard, car elle n’offre rien de ce qu’on pourrait attendre. Il s’agit d’une chronique sans enjeu, sans problématique définie, sinon le fait pour un personnage de chercher à résoudre ses problèmes présents. Ce n’est pas pour autant que le film manque d’unité dramatique. Au contraire, car il n’y a pas une scène sans le personnage principal du film, Shin-ae ; et c’est elle qui est au centre de tout. On la suit vivre et surmonter les drames qui la touchent, interférer avec les autres personnages, et placer ainsi en dehors des conceptions conventionnelles du récit, on est forcé à s’interroger et comprendre.
D’abord, Shin-ae arrive de Séoul avec son fils de sept ou huit ans dans le village où son mari décédé a vécu. Pourquoi ? On en sait rien, peu importe. Le film est descriptif, pas explicatif. On n’est pas obligé de tout comprendre, de tout savoir, car il n’y a pas de dénouement, de révélation, à prévoir, on est dans la position du voyeur forcé d’imaginer les vies entre les lignes. Malgré le drame « secret », c’est une histoire banale, à ranger dans les colonnes faits-divers d’un journal (si on ne retient que le drame en lui-même, car le film montre ce qui précède et ce qui suit).
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