Seeding of a Ghost commence de manière bien conventionnelle, pour ne pas dire inquiétante, avec une plate histoire de mari cocu, de bad boy ténébreux et de vilains jeunes. Tout part en vrille lorsque ces derniers tuent la protagoniste en tentant de la violer, suite à l'abandon en pleine accotement que lui a offert son charmant amant.
Le film entre alors dans la catégorie du rape & revenge, mais le fait de manière tout à fait particulière. Tout d'abord car le viol n'a pas eu lieu, la mort l'ayant précédé et conséquemment puisque la victime est décédée, elle ne pourra pas se venger via la si classique manière physique. C'est donc sous la forme d'un esprit que la protagoniste va faire payer ses bourreaux, d'une entité surpuissante justifiant tous les excès pour les concepteurs du film.
S'il reprend les codes que l'on sait caractéristiques des films de la Shaw Brothers - synthés libres de droits, combats étonnamment bien surjoués, angles de prises de vue peu communs, maquillages approximatifs mais sympathiques, scènes érotiques inutiles et utilisation appuyée de fumigènes - il est définitivement plus ravagé que ceux que j'ai déjà pu voir.
La revanche se divise alors en deux parties, la première est déjà bien énervée, les crasses imposées sont à la fois dégoutantes et hilarantes et s'enchainent à un rythme effréné tout à fait fascinant. Portes ouvertes à une créativité débile dans le bon sens du terme, les différentes malédictions nous régalent de trucages surprenants (les récipients qui ne cessent de se remplir offrent un excellent moment) et d'effets spéciaux bien gourmands (on applaudit le travail de maquillage et on note l'utilisation du stop motion et de l'animation).
Les deux voyous ayant été éliminés, une étape supérieure est alors franchie dans l'insensé avec l'apparition du fils : créature destructrice prenant la forme d'un monstre tentaculaire - ça alors ! Venant détruire ce malotru d'amant et toute sa famille lors d'un final mémorable nous offrant un contraste amusant entre la situation familiale banale et sérieuse et le bordel qui, en l'espace de quelques secondes vient envahir l'écran.
S'il est difficile de prétendre que tout est réussi dans Seeding of a Ghost (on y voit tout de même des tyroliennes à l'écran), il est en revanche impossible de nier le plaisir de visionnage qu'il apporte tant il regorge de moments uniques et savoureux.