Le cinéma social Chinois est en hausse. La face du pays a énormément changé, en très peu de temps, et les films qui nous arrivent en sont le reflet. La bonne nouvelle c’est que le cinéma Chinois ne sera plus exclusivement connu que pour ses films de divertissements à arts-martiaux et explosions. La mauvaise c’est que c’est difficile de séparer l’ivraie du bon grain.
Pour contrebalancer l’excellent Vivre et Chanter le mois dernier, voici Séjour dans les monts Fuchun. Un film au sujet similaire ( les changements radicaux dans la Chine moderne avec une pointe de conflit des générations ) rendu moribond par une écriture horriblement répétitive et qui refuse tout engagement émotionnel de la part du spectateur, même le plus bienveillant.
« Voilà de l’argent. Tu peux me prêter de l’argent ? Tu me dois de l’argent. Il faut investir dans l’immobilier. L’argent c’est compliqué vous voyez. J’ai trouvé de l’argent. Les clients n’ont pas payé ! On a besoin d’argent. Grand-mère est à l’hôpital ça coûte de l’argent. Tu veux te marier, combien Gagne-t’il d’argent ? Tu devrais en épouser un autre, lui, là... il a de l’argent. »
Voici un florilège des seuls dialogues que vous aurez à vous mettre sous la dent au court du long métrage. Emphase sur "long". Séjour dans les Monts Fuchun est péniblement long.
Alors par moments c’est pertinent, au service des personnages, comme cet époustouflant plan séquence au fil de l’eau avec la nage et le poème, mais ne vous y trompez pas : la plupart du temps c’est simplement pour étirer et répéter encore et encore que l’argent coûte cher.
Résultat : même des scènes qui devraient émouvoir tombent salement à plat, comme par exemple ce moment délicat où la grand-mère vient s’interposer entre sa bru et sa petite fille au sujet du choix de son époux... Beh non. Encore une fois ça ne devient qu’une excuse pour parler pognon.
Mais ce film restera à jamais dans ma mémoire pour un événement très particulier qui a eu lieu au cours de la projection.
Nous étions entre huit et dix spectateurs dans la salle à subir le film de plein fouet, quand, au bout d’une heure et demie j’entends du remous au fond de la salle. Je me tourne... un couple est en train de prendre ses affaires et s’en va. Se retournant également pour voir l’origine de ce tumulte, un trio se concerte brièvement et décide d’en faire autant. En fait, en une quarantaine de secondes c’était plié : toute la salle, votre serviteur y compris, a décidé de quitter le film ! Nous échangeâmes quelques regards entendus et une certaine hilarité salvatrice avant de rentrer chacun chez soi...
Curieuse expérience que le 7e Art, jamais à cours de surprises !