Selena dans tous ses états

Selena Gomez a commencé sa carrière à l’âge de 7 ans et avec un tel parcours, j’ai été surpris de voir que c’était bel et bien son premier documentaire. Contrairement à d’autres de ces contemporains (Justin Bieber, Demi Lovato..) qui sortent des docu tous les deux ans.

Passé cette première bonne surprise, j’ai été intrigué de savoir pourquoi Alek Keshishian c’est retrouvé à filmer ce projet, après avoir pourtant déclaré ne plus vouloir faire de film sur des pop star depuis son travail avec Madonna sur son documentaire en 1991.

Et après le visionnage, la réponse est assez évidente : Selena. Et pour être plus précis, «c’est son authenticité qui m’a touché et m’a fait tomber amoureux d'elle » (je paraphrase AK, mais l’idée est présente).

Durant 90 minutes, on va suivre la vie de la chanteuse sur les 6 dernières années : de l’annulation de sa précédente tourné en 2016, l’aggravation de sa santé mentale et physique, les répercutions sur sa carrière de chanteuse et sa philanthropie.

Tout en restant humble et avec une certaine pudeur, ce documentaire arrive à ne pas tomber dans le misérabilisme par rapport à son état de santé (le fait d’être bipolaire et d’avoir un lupus) ou dans le m’as-tu-vu lié à son succès (décrocher son 1er numéro 1 des classements américains après 10 ans de carrière et 6 albums par exemple). Le tout est très bien dosé, sans passer forcément sous silence certain moment moins glamour : on l’a voit souvent pleurer, complètement au bout du rouleau, mais je pense surtout à sa performance catastrophique des AMA 2019, qui a droit à sa petite séquence (et heureusement).

C’était assez rafraîchissant de suivre un documentaire sur un/e artiste musicale aller plus loin que le simple spectre du milieu du divertissement. Sur la fin, après être passé par une crise identitaire, elle nous expose un certain projet de société basé sur l’éducation, que ce soit sur des questions de santé mentale ou d’accès à l’éducation pour les plus défavorisés. Ça aurait pu très vite tomber dans le discours à la Miss France, mais pas du tout. Au contraire, ça reste juste tout le long et est en accord avec ses engagements des dernières années.

Mention spéciale: la partie réservée à son album sorti en 2020, où l’on voit très bien l’absurdité des médias par lequel les artistes doivent passer pour faire la promo de leur projet. Pour le coup, ça rejoint l’authenticité que je mentionnais plus haut.

Même si un nouvel album semble bientôt pointer le bout de son nez, il m’en reste pas moins que c’est un projet de qualité, mené à bien par un montage sobre et efficace.