ATTENTION ! L’un des enfants turbulents du cinéma sud-coréen nous revient...

http://made-in-asie.blogspot.fr/2012/11/self-referential-traverse-kim-sun.html


Objet filmique expérimental à haute teneur subversive, Self Referential Traverse : Zeitgeist and Engagement est une expérience de cinéma qui désarçonne. Ce pamphlet mis en scène par le biais d’un système D ingénieux et tout aussi grossier nous offre un discours engagé sur la réalité de la société sud-coréenne. Autant dire qu’un film comme celui-ci est assez rare dans le panorama sud-coréen pour ne pas passer inaperçu. Il place d’ores et déjà son auteur comme un cinéaste provocateur, véritable menace pour le gouvernement appuyant là où ça fait mal et usant d’une liberté enragée dans le fond comme la forme. A travers un franc-parler qui se caractérise par le sarcasme, Kim Sun sait être drôle et percutant dans son propos. Un propos qui éclabousse en balayant des sujets divers qu’ils soient politiques, sur les mœurs sexuelles ou bien encore plus globalement sur la violence. Usant d’expérimentation artistique à tous les niveaux, le faiseur qu’est Kim Sun nous plonge dans les méandres d’une communauté coréenne où les désirs sexuels sont refoulés dans la brutalité et les abus. La castration de Podori, la mascotte de la police est significative de cet état de fait. On y voit son amour traumatisant pour des parents peu reconnaissants (les politiques) pour lequel il use d’une violence aveugle et sans discernement. Il est le symbole d’un pouvoir, une arme utilisé pour étouffer toute révolte, ici caractérisé par les rats. Les métaphores sont nombreuses, les références à l’actualité le sont tout autant, Kim Sun les vomit en érigeant un joli doigt d’honneur.


Self Referential Traverse : Zeitgeist and Engagement est un lancé de cocktail Molotov original en pleine face d’une société avec laquelle l’auteur est en inadéquation complète. Cette guérilla en image est une petite réussite inégale mais savoureuse.

IllitchD
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le 29 janv. 2014

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