Sentinelle, dernier long métrage du réalisateur français Julien Leclercq qui est connu pour le mauvais La Terre et le sang ou encore le moyen Lukas. Parmi les premières sorties de l’année, la nouvelle création du jeune réalisateur tape fort en utilisant des codes que l’on retrouve de plus en plus aujourd’hui.
L’aspect narratif nous immerge dans un monde qui pourrait très bien être le nôtre, dans une situation qui pourrait être réelle et terrible. La vengeance et la mort rythme la vie du personnage de Klara qui recherche justice et prête à tout pour le châtiment divin. L’immersion est une réussite totale et suivre le parcours de l’antagoniste séquence par séquence est un pur plaisir. Le récit suit un mouvement soutenu et chaque scène fait évoluer les personnages et les pousses jusqu’à une transcendance parfaite. La chasse à l’homme n'a jamais été aussi accomplie dans un film français depuis plusieurs temps. L’histoire reste quand même classique dans sa structure, mais la gestion est plus que correcte et fait bien mieux que de nombreux autres métrages d’action français de la décennie. Les antagonistes, comme les protagonistes proposent une performance dans l’ensemble moyenne, hormis bien sûr l’actrice Olga Kurylenko que je découvre pour la première fois et je fus extrêmement surpris par un jeu d’acteur astucieux et très combative. Le charisme de Klara est robuste et sa combativité pousse la femme dans un gouffre en enfer à devoir se surpasser comme jamais. Concernant l’esthétique, le réalisateur soigne parfaitement les images qui l’accompagne d’une photographie somptueuse et de nombreux décors ruraux comme en intérieur qui sont aux goûts des admirateurs du genre. La soundtrack ne m’a pas plus marqué que cela, elle permet néanmoins de se fondre mieux dans le récit malgré un mixage convenable et de nombreux morceaux malheureusement oubliables.
En conclusion, Sentinelle mérite une diffusion dans de bonnes conditions en pleine soirée accompagnés de pop corn et téléphone éteint. Un long métrage d’une heure vingt qui se passent crème et qui fera quand même des cinéphiles heureux. Il n’est pas ici sans défauts, mais la venue d’un film autre qu’une comédie et loin d’être négligeable de nos jours.