Sur le papier, Sentinelle a tout pour séduire : un rape and revenge français, un réalisateur qui a déjà signé des films méritants (L’Assaut en 2011 et Gibraltar en 2013), une ex-James Bond Girl dans le rôle principal et la Côte d’Azur pour décor. Hélas, cette nouvelle production originale Netflix déçoit plus qu’elle ne captive. Perclus de clichés, manquant de finesse, Sentinelle sombre dans tous les travers des pires films d’action.
Olga Kurylenko (Quantum of Solace) joue ici le rôle de Klara, 33 ans. À la suite d’une mission traumatisante en Syrie, la jeune femme est mutée à Nice dans le cadre de l’opération Sentinelle. Quand sa soeur est laissée pour morte sur une plage après avoir été violée, elle décide de retrouver les coupables. S’en suit une traque sauvage à laquelle on ne croit pas un seul instant. Et il ne faut pas compter sur les scènes d'action pour apporter la moindre crédibilité. Au fond, le meilleur moment du film reste la scène d’ouverture en Syrie.
Certes, le réalisateur s’efforce de caractériser le personnage de Klara. On apprend qu’elle parle cinq langues, qu’elle souffre d’un syndrome post-traumatique, qu’elle est proche de sa soeur et qu’elle aime les femmes, mais tout cela ne débouche sur aucun développement utile ou intéressant. Du coup, Klara n’apparaît ni sympathique ni attachante. Quant aux personnages secondaires, malgré un casting de qualité, ils restent confinés à des rôles mineurs ou caricaturaux : les méchants russes, la mère protectrice, les collègues bien naïfs…
Les intentions du réalisateur sont pourtant louables. Le film est censé rendre hommage aux 10.000 soldats de l’opération Sentinelle, qui veillent sur notre sécurité en cette période d’attentats. Pas sûr qu’il y parvienne avec une oeuvre qui utilise de si grosses ficelles scénaristiques. Reste l’action qui se déroule sur la Côte d’Azur, dont on reconnaît certains lieux emblématiques (la promenade des Anglais, Cap Ferrat, le port d’Antibes)… Mais cela ne suffit pas à faire un bon film.