Un documentaire puissant sur une jeune femme iranienne condamnée à mort pour s'être défendue contre celui qui essayait de la violer, après avoir été torturée pour obtenir des aveux.
Outre le sentiment de révolte que l'on ressent forcément face à cette justice qui n'en a que le nom, j'ai été impressionné par l'intelligence et le calme de la mère, du père et des deux sœurs de cette jeune femme dont le courage et les capacités de résilience forcent l'admiration. Autour d'images volées de Téhéran, de vidéos, de photos de famille et de témoignages face caméra, la réalisatrice allemande a imaginé un dispositif original qui consiste à reproduire dans des maquettes très travaillées les lieux clés de cette affaire (l'appartement du drame, le tribunal, les cellules de prison).
Jusqu'au bout, Reyhaneh Jabbari restera fidèle à ses convictions et à ce qu'elle croit juste, quitte à en payer le prix le plus cher... Jusqu'au bout, l'on espère qu'un retour à la raison soit possible, notamment grâce à la forte mobilisation des siens et de soutiens un peu partout dans le monde... Jusqu'à cette scène dans la voiture, devant la prison, d'une puissance émotionnelle renversante.
A l'issue de la séance, ce qui est le plus glaçant est de se dire que, dans cette société patriarcale, à partir du moment où cet homme avait décidé d'asseoir son pouvoir sur elle, quoi qu'elle ait pu faire ou dire, cette jeune femme n'avait d'autre alternative que d'être condamnée, que ce soit par la loi ou la morale.