Le dernier des sept (enfin huit)

De temps en temps, dans ma quête irréaliste (même si le Covid aide) de visionner tous les films français des années 30-50, récupérés légalement ou pas, même les pires nanards, parfois involontairement extraordinaires témoins d'une époque révolue, je tombe sur un Yves Mirande.

Plus scénariste/dialoguiste que metteur en scène, ce dernier croque avec finesse et cynisme les mœurs boulevardières appuyé par des comédiens de talent dans des films inégaux mais avec quelques excellents moments (Café de Paris par ex).

Là on se croirait dans un mix entre "10 petits nègres" et la "Règle du jeu" sauce Feydeau (enfin Mirande, donc Feydeau au mixer). Véra Korène est très bien habillée, Fernand Gravey impeccable en nobliau désargenté, Larquey en Larquey et Saturnin Fabre en Saturnin Fabre.

A noter la présence du premier mari d'Edwige Feuillère dont elle a gardé le nom et de Roger Duchesne, jeune premier inquiétant déterré vingt ans plus tard par Melville (Bob le flambeur) après son blacklistage à la Libération.

Ca décolle pas vraiment, on sent même rapidement la fin téléphonée, certains personnages sont trop outrés et/ou caricaturaux mais il reste quelques passages jubilatoires et un témoignage mineur des mœurs de l'avant-guerre d'une classe sociale bientôt majoritairement pétainiste.