J'avais tjs zappé ce film lors de ses diffusions télévisuelles des 80-90's, le sujet et l'époque ne me passionnaient guère.
Tombé dessus par hasard, je capte (je suis lent, je sais) qu'il est de Jacques Rouffio dont le truculent "Le sucre" fait partie de mon Top 50 et dont les autres œuvres sont pertinentes.
L'idée est identique au film ci-avant, à savoir la dénonciation d'un système corrompu, ici c'est pas les boursiers mais les chir (de province). Mélange de faits réels bien agencés par Georges Conchon, scénariste de talent dont je n'ai pas lu par ailleurs les ouvrages.
Le casting est excellent, pour ne pas dire impressionnant. Depardieu (encore plus haut que large) en jeune chirurgien exalté, Piccoli en forme, Auclair et son extraordinaire voix métallique, Charles Vanel, tjs vert, en mandarin vicieux et sans scrupules. Petit bémol pour Vlady/Birkin (ttes 2 totalement surévaluées selon moi) mais au moins elles ne sont pas trop envahissantes. On sent ce petit monde bien dirigé comme le réa sait le faire.
L'idée de flash-back entre les 2 époques est bonne même si elle alourdit bcp le récit à force mais, au moins, montre les différences structurelles entre les 2 protagonistes principaux, uniquement liés par leur probité et leur destin tragique.
Ce film est sombre et démonstratif mais moins relou qu'un Boisset sans avoir la fluidité d'autres réa de l'époque. Le sujet est grave et l'ambiance vite étouffante, on se doute que cela va très mal finir (il faut arrêter les fusils de chasse dans les logements). Il a sans doute énormément vieilli formellement mais se laisse découvrir. Le monde semblait si différent avant les RS et la E-réputation.
A voir pour ses comédiens, avant de respirer et de rire de bon cœur devant le Rouffio circus du "Sucre", qui d'apparence plus légère n'en dénonce pas moins (avec plus de pédagogie) des choses graves et tjs (éternellement) d'actualité.
P.S. : Ne pas découvrir ces 2 films dans le sens inverse, sinon ça marche moins bien. ;-)