En pressant la touche "play" de mon lecteur, j'avoue que je pensais me retrouver face à une farce. Et c'est le cas, d'une certaine manière. Mais comment détester complètement ce cinéma kitch des années 50 et sa bonne volonté distractive ? Tournée dans une Amérique d'opérette (Caussols dans les Alpes Maritimes), ce film tient la promesse de son affiche et de son titre. C'est effectivement une sérénade qui enchaîne les situations pittoresques (Bourvil en notaire français obsédé par l'appât du gain et la nourriture) et Luis Mariano ne pouvant contenir son organe (vocal) au repos même perdu dans le désert texan.
Le tout finit par donner à l'écran un divertissement somme toute agréable, malgré une histoire sans intérêt. Le scénario est clairement un prétexte à un exotisme de pacotille qui ne tente même pas de singer le western traditionnel. Pas d'attaque de diligence, pas d'indiens emplumés, pas de gunfight au couchant. C'est certainement ce qui sauve cette comédie. Bourvil confirme, avec bonhomie, son talent de comédien tout terrain. Il assure avec énergie face à un Luis Mariano lascif qui confirme, quant à lui, qu'il est avant tout un chanteur pas très à l'aise face à la caméra. Mais, cette histoire d'héritage texan, ponctuée de quelques airs d'opérette reste un petit divertissement tout à fait honnête et qui sait rester à sa place et la tenir... ou presque.