Un type simple au pays des gens bons

Un film important dans la propagande US de 1941 pour convaincre la population de la nécessité de s'engager dans le conflit mondial. Le film est inspiré par la vie du sergent York. Alvin York est l'un des soldats américains les plus décorés de la Première Guerre mondiale. Mobilisé en 1917 dans l'armée américaine, il est incorporé dans l'infanterie. En 1918, dans la forêt d'Argonne, une patrouille de 17 hommes, incluant le caporal York, doit s'infiltrer derrière les lignes allemandes pour neutraliser des positions de mitrailleuses. York tue 28 ennemis à l'aide de son fusil et de son pistolet. Il capture ensuite à lui seul le bataillon de mitrailleurs allemands qui finit par se rendre. À la fin de l'engagement, le groupe de 8 hommes commandé par Alvin York a capturé 132 prisonniers allemands.

Mais pendant 1H30 on ne voit pas le sergent York. On voit un redneck de la campagne profonde américaine. L'histoire est celle de sa lente prise de conscience, provoquée par la main invisible du Destin.

  • L'amour d'une jeune fille (Joan Leslie) fait de l'alcoolique qu'elle rencontre un homme sobre qui cultive ses terres avec opiniâtreté et devient aussi …un champion du tir aux dindons.
  • Alors qu'il veut tuer son rival, la foudre tombe sur le canon de son fusil. Alvin York y voit un avertissement du ciel, se convertit grâce au pasteur (Walter Brennan, très différent de ses personnages de Red River ou Rio Bravo) et devient objecteur de conscience.
  • Mobilisé quand même, il se retrouve partagé entre ses convictions chrétiennes et son devoir envers la patrie. Par la lecture d'un livre sur l'Histoire des USA il découvre lors d'une permission son appartenance au pays dit du « Bien » et de la « Liberté ».
  • La mort de ses camarades de combat réveille son sens de la solidarité et l'amène à réaliser une longue série d'exploits pour sauver sa vie et celle de ses camarades.
  • Après la guerre, la révélation d'une société dominée par la publicité le pousse à revenir cultiver les terres de ses ancêtres.

Certes le massacre d'un grand nombre d'Allemands peut avoir quelque chose de choquant, mais Howard Hawks en a conscience. Alvin York (Gary Cooper oscarisé pour ce rôle) traverse la guerre entraîné par le courant de l'Histoire et il tire sur l'ennemi avec le même calme, le même esprit de sacrifice et le même sens de l'accomplissement de la tâche qu'il mettait à cultiver ses terres. Pour le metteur en scène le vrai courage n'est pas le mépris du danger mais plutôt la nécessité d'accomplir son devoir quelque soit l'environnement.

Le film n'est donc pas uniquement un film de propagande tourné pour inciter les chrétiens pratiquants à s'engager moyennant quelques miracles qui peuvent prêter à sourire, c'est surtout un film qui met en avant les valeurs de l'Amérique profonde.

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le 11 juin 2024

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Zolo31

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