Il y a des films comme ça, qui ont l’air bandants dès qu’on y jette un petit coup d’œil. Déjà John Landis c’est un réalisateur sacrément passionnant, souvent un peu oublié d’ailleurs. Into the Night (parce que oui c’est quand même mieux comme titre que Série noire pour une nuit blanche) fait parti des films qui ont une pure essence des années 80, et je n’entends pas par-là un quelconque sens péjoratif, mais ce que les années 80 ont de mieux à nous offrir. L’essence qu’il y a dans d’autres films de John Landis comme an American Werewolf in London ou chez d’autres auteurs comme dans Los Angeles Police Fédérale de William Friedkin. Into the Night se profile ainsi élégamment dans l’univers urbain nocturne du cinéma américain des années 80. La classe.

C’est une véritable balade. Introduite dès le début par le génialissime thème de B.B. King (un des meilleurs thèmes urbain du cinéma des années 80, je pèse mes mots !), on suit les mésaventures nocturnes de Jeff Goldblum, en pleine dérive dans sa vie, laid comme jamais, et de Michelle Pfeiffer au summum de sa fraicheur. Sincèrement, j’ai toujours trouvé que Michelle Pfeiffer était une des plus belles actrices du cinéma, sensuelle mais pas vulgaire, mais là elle est juste magnifique. Tout le film se retrouve rythmé par d’énormes rencontres, avec des personnages interprétés par Dan Aykroyd, David Bowie (OUI), David Cronenberg (OUI OUI), Roger Vadim (WTF ?) ou encore un John Landis hilarant faisant parti d’une escouade de bad-guys iraniens complètement abrutis qui n’est pas sans me rappeler les Iraniens de Retour vers le Futur. Sans compter d’autres apparitions vraiment bien vues de Don Siegel, Vera Miles, Irène Papas ou encore la sœur de Pfeiffer en pute.

Le film est ainsi relativement fluide. Il y a tout de même quelques temps morts ou des scènes qui trainent en longueur mais dans l’ensemble on est happé par l’univers du film. On attend régulièrement le retour de chacun des personnages, dont certains sont énormes, le Français machiavélique incarné par Roger Vadim ou encore le tueur un peu psychopathe incarné par David Bowie. Puis tout le film déborde d’idées de cinéma, évidemment, c’est John Landis. Ça n’est pas son meilleur film ni son film le plus innovant, mais il bénéficie tout de même du savoir-faire du monsieur en matière d’univers urbain.

Du coup c’est un film que je suis vraiment tenté de recommandé. Il faut tout de même adhérer au style Landis, à ce monde profondément « années 80 », et puis le film n’est pas non plus exempt de défauts, mais c’est un film qui a la classe, ce que je trouve déjà pas mal. Et puis, rien que la musique de B.B. King, je me répète, mais merde quoi, quelle jouissance.
ltschaffer
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le 6 oct. 2013

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Lt Schaffer

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