Armageddon mais à l’envers

Il y a des scénarios dont l’histoire est écrite sur un post-it, et je pense que sur le post-it de Ridley Scott il y avait écrit quelque chose du genre “le film “Seul au Monde” mais avec un service postal lent ++ (cf France)”.

Seul sur Mars c'est l’aventure de Jean-Michel Apeuprès, dont on ne sait strictement rien de sa vie perso, qui se retrouve à peu près seul sur Mars, dans des conditions à peu près compliquées, qui trouve des solutions à peu près incroyables de mec à peu près débrouillard qui connaît à peu près la science et les pommes de terres. Et les USA ont décidé de dépenser l’argent du contribuable sur à peu près les deux cents prochaines années pour sauver la peau de l’à peu près botaniste qui va devoir attendre à peu près trois ans pour repartir à peu près souplement.

Côté scénario, on est dans le classique de chez classique, le sempiternel schéma narratif du film dans l’espace produit avec beaucoup d’argent, un grand réalisateur, des acteurs archi connus même pour des rôles figuratifs et conçu pour “le grand public”. C’est Seul au Monde resucé, avec un naufragé plus sexy, un job plus rentable et des proches qui pilotent vachement bien un vaisseau spatial.

J’ai bien conscience que ce genre de film est justement conçu pour poser le cerveau à l’entrée du cinéma et peut-être ne suis-je pas public cible. Et pourtant, voilà, même en ayant posé le cerveau je dois admettre que j’ai régulièrement soufflé fort devant tant de ficelles tirées, de raccourcis scénaristiques et de clichés condensés en deux heures de film.

Pourtant il est bien possible de créer des émotions plus ou moins fortes dans le vide intersidéral, de nombreux films sont encore là pour le prouver, mais avec Seul sur Mars, je ne sais pas, quelque chose est fade, sans saveur, une coquille vide (un peu comme mon ex). Est-ce que la thématique abordée sous format série télé aurait permis d'approfondir les histoires des personnes ? Certainement. Est-ce que mettre des héros moins clichés dans une histoire moins lisse aurait rendu le film meilleur ? Absolument. LE MEC A FAIT ALIEN QUOI !

Notons que pour une fois Sean Bean ne meurt pas en plein milieu du film, ce que je salue et qui a permis de faire remonter la moyenne du film.