Every time something goes wrong, the world forgets why we fly.

Un film à la fois décevant, mais en même temps correct. Décevant, parce que vu la bande-annonce et la réalisation signée Scott, je m’attendais à voir un nouveau Gravity/Interstellar mixé à la sauce Seul au monde et Apollo 13. Le constat est qu’on en est bien loin. Si effectivement visuellement, le film titille ses deux aînés (à l’aide d’effets spéciaux efficaces, des décors sublimes et une mise en scène magistrale et soignée digne des plus grandes œuvres de Scott), le scénario peine à convaincre, malgré plusieurs bons dialogues/monologue. En fait, l’histoire manque cruellement dramaturgie et de suspens. À aucun moment on ne sent Matt Damon vraiment en danger, à aucun moment on ne sent la situation désespérée. À aucun moment, on ne sent ce petit frisson qui nous fait entrer dans l’histoire avec le personnage.

Alors je ne sais pas si c’est les allers-retours avec la Terre qui cassent le rythme (surtout que les premiers sont, pour ainsi dire, inutiles et/ou mal amené), mais là où Seul au monde et Gravity avait pris le parti de rester avec Tom Hanks et Sandra Bullock, Apollo 13 et Interstellar nous ramenait vers Gary Sinise et Michael Caine assez régulièrement sans casser le rythme. Est-ce que ça vient de tout le battage médiatique fait autour du film (le coup des gens qui ont cru à l’histoire vraie, ou le plus gros fake de ces derniers mois ; le coup des montants astronomiques pour sauver Matt Damon à chaque film) ? Difficile à dire, y’en avait eu aussi pour Gravity et Interstellar et l’expérience avait été grandiose pour les deux.

Du coup, on en revient à ce manque de dramaturgie, lié essentiellement

(contredisant là une des dernières répliques du film). C’est d’ailleurs en ça qu’on retrouve un peu le côté d’Apollo 13 (

), mais c’était une vraie histoire vraie et le film n’était pas dénué d’éléments dramatiques. Seul sur Mars peine à trouver ces éléments, d’autant plus que l’ambiance musicale (soit disant très chouette en soit, bien qu’étonnante de la part de Scott) ne facilite pas à créer cette ambiance, ou plutôt la casse (trop) régulièrement, flirtant parfois avec la comédie.

Finalement, on ne sait pas trop comment Scott a voulu tourner son film, ni ce qu’il a voulu en faire. Pourtant, y’avait tout pour me plaire : une grande crédibilité et un grand réalisme niveau conquête spatiale, des éléments classiques de la SF (parfois trop, tuant pratiquement tout suspens), une histoire sympa en soit… Mais voilà, ça manque de liant pour en faire une grande fresque spatiale comme le laissait entendre la bande-annonce. D’où la déception. Reste un casting globalement correct (coup de cœur pour Jeff Daniels et Jessica Chastain) et un Matt Damon une nouvelle fois fidèle à lui-même.

Seul sur Mars fait donc partie de ces films qu’on a grandement attendus, dont la bande-annonce nous a fait bavés ; mais qui au final s’avère un peu décevant sans pour autant être mauvais au point d’envoyer le réal au buffet. C’est globalement sympa, mais ça manque à convaincre réellement. En revanche, le spectacle visuel est au rendez-vous (mais dommage que la musique casse un peu le rythme parfois), sans forcément atteindre la quintessence de Gravity ou Interstellar.