... puis retour sur Terre, en résolvant un problème après l'autre sans jamais renoncer

C'est toute la leçon que tire l'astronaute Mark Watney de son odyssée dans l'espace intersidéral, leçon toujours bonne à entendre mais... sans surprise.
Certains penseront peut-être qu'en attribuant "7" à Seul sur Mars, je l'ai généreusement noté. C'est que j'aime les films d'évasion (et là, on s'évade vraiment pendant deux heures et plus). Et que j'aime Ridley Scott qui, sans être un génie, est un bon et parfois très bon réalisateur.
Le film, bien sûr, souffre un peu de la comparaison avec ses grands prédécesseurs : 2001, Odyssée de l'espace et, plus près de nous : Gravity et Interstellar. J'ai d'ailleurs eu l'impression que la toute fin d'Interstellar (la scène où l'on voit Anne Hathaway installée seule sur une planète lointaine, en tête-à-tête avec l'immensité du ciel et attendant l'improbable arrivée d'un vaisseau spatial terrien) avait été le déclencheur du scénario de Seul sur Mars. En tout cas, tout le début du film, puis toute la partie où Matt Damon essaie de survivre seul sur la planète rouge sont passionnants et plutôt bien mis en scène et réalisés. La dernière partie (la tentative de sauvetage) m'a semblé moins convaincante et même parfois à la limite du ridicule. Elle comporte aussi beaucoup de clichés et m'est apparue presque bâclée. J'aime les ellipses, mais là, leur utilisation relève de l'aveu de faiblesse, est une solution trop facile. De plus, malgré ces grosses ellipses, on a le sentiment que cette partie finale comporte aussi, paradoxalement, des longueurs : on nous montre des choses sur lesquelles on pourrait faire l'impasse (les manifestations émotives des techniciens et du public spectateurs sur Terre d'évènements qui se déroulent à des millions de kilomètres, scènes d'angoisse ou de joie qu'on a déjà vues cent fois au cinéma) et on évite de nous montrer les très problématiques échanges entre le vaisseau spatial que dirige Jessica Chastain et une fusée chinoise (lui apportant d'indispensables provisions ou autres matériels de survie ou de poursuite du grand voyage) et notamment la captation de la fusée par le vaisseau spatial.
Sentiment aussi parfois de revoir en moins bien ce qu'on a déjà vu en mieux dans 2001, Odyssée de l'espace ou Gravity (les sorties humaines dans l'espace intersidéral).

Malgré ces faiblesses, j'ai passé une plutôt bonne soirée, me disant après coup que tout n'était pas parfait sans doute mais que, vu l'ambition du projet (nous faire vivre ce qui est encore du domaine de la science-fiction et que les hommes ne seront peut-être jamais capables de maîtriser), Ridley Scott et son équipe (acteurs, artiste, notamment photographes, techniciens en tous genres) ne s'en étaient, somme toute, pas si mal tirés et nous livraient, non pas une oeuvre d'art marquante, mais en tout cas un produit manufacturé assez crédible et de qualité satisfaisante.