Mars arnacks!
En fait, tu croyais Matt Damon perdu sur une planète inconnue au milieu d’un trou noir (Interstellar) avec Sandra Bullock qui hyperventile et lui chante des berceuses, la conne. Mais non, t’as tout...
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Moi qui n’attends jamais grand-chose de Ridley Scott, je m’exclame : quelle bonne surprise !
Contrairement à ce que le titre français pourrait laisser penser (le titre original est The Martian), on n’a pas affaire ici à un film sur la solitude, à une réflexion pseudo-psychologisante sur l’Homme face à sa solitude (Ridley Scott se prenant pour Tarkovski, voilà qui aurait pu me faire peur... Heureusement, il n’a pas cette prétention). Seul sur Mars est "seulement" un film d’aventures et de science-fiction, au sens classique du terme, un bon film d’aventures et de science-fiction, à l’ancienne mais avec des moyens modernes, pourrait-on dire. On se laisse porter par la chose (c’est long, mais c’est pas trop gênant, les ellipses sont nombreuses et bienvenues) et on profite du spectacle le temps qu’il dure, ce qui est un bon point. Scott ne joue pas la dramatisation à outrance (au contraire, on lorgne plus ici du côté de la comédie qu’autre chose) et dose la tension juste ce qu’il faut pour tenir le spectateur en éveil. On suit avec plaisir les tribulations du héros très positif (un Matt Damon qui ne se laisse jamais abattre) et de la cohorte de seconds rôles, jamais lourdingues, qui défilent sous nos yeux (oui, parce qu’il est peut-être seul sur Mars mais il n’est jamais très longtemps seul à l’écran).
Côté expérience cinématographique, la 3D (car c'est ainsi que je l’ai vu) est plaisante (surtout dans une ou deux scènes) mais pas indispensable. Si on compare avec Gravity, qui ne valait que pour l’étonnante expérience 3D sur grand écran, c’est très en dessous. Mais ce n’est pas l’effet recherché ici. En revanche, niveau scénario, c’est de bien meilleure qualité (c’était pas très dur, en même temps). Il paraît qu’en plus, scientifiquement, à deux ou trois approximations près pour permettre à l’histoire de tenir le spectateur en haleine, tout est plutôt juste. Je veux bien le croire, je suis pas spécialiste, mais en tant que spectateur lambda, ça fonctionne bien, je trouve. Bref, encore de bons points pour Ridley.
Il gagne ses derniers bons points pour avoir réussi à mener son entreprise à bien sans pathos, sans larmoiements, sans en faire des caisses sur le background (à part, de temps en temps, quelques obligatoires mais toujours insupportables scènes typiquement américaines d’applaudissements cap-canaveraliens).
Voilà donc du bon divertissement, et un blockbuster qui mérite le détour, quand bien même il ne restera peut-être pas dans les annales du film de science-fiction (mais, quand même, je le mets en bonne place dans ma liste perso) et c’est déjà pas mal !
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Créée
le 20 janv. 2016
Critique lue 214 fois
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