SEULE SUR LA PLAGE (12,8) (Hong Sang-soo, COR SUD, 2017, 101min) :
Mélancolique évocation des désillusions amoureuses à travers Young-Hee, jeune comédienne qui a du mal à se remettre d'une rupture. Comme à son habitude Hong Sang-soo alterne entre une réalisation agaçante agrémenté de zoom + dézoom peu judicieux avec une mise en scène pertinente en plans fixes pour décliner en 3 segments un récit, comme une mise en abyme personnelle fait de petits riens répétitifs sous alcool. Le cinéaste livre une narration poétique comme suspendue, laissant une belle place à l'invisible, bercée sous la musique envoûtante du deuxième mouvement du Quintette à cordes pour deux violoncelles de Schubert, pour mieux sublimer les mouvements d'âme de l'héroïne interprétée par l'évanescente et fragile Kim Min-hee (Prix d'interprétation féminine au Festival de Berlin 2017), nouvelle muse du réalisateur. Une errance surprenante où l'onirisme vient s'inviter autour d'un rêve (ou l'inconscient) qui matérialise l'homme absent et ponctuée par des actes de "grâce". Venez accompagner les chemins sinueux de l'amour aux côtés de cette solitude qui s'échappe vers l’horizon, seule et hantée dans Seule sur la plage la nuit. Irritant. Touchant. Amer.