Premier film que j'ai l'occasion de voir de Hong Sang-soo et c'était vraiment intrigant. La première chose qui m'a marquée c'est la manière avec laquelle ses plans séquences servent à créer de l'intimité, donner de la proximité entre le spectateur et ce qu'il regarde. La caméra posée les discussions se font sans discontinuité, sans coupe, permettant de vraiment s'immerger, comme si on y était, dans ce quotidien un peu banal.
Ainsi j'aime beaucoup la scène d'ouverture, deux femmes qui discutent tout simplement, mais surtout une promesse de promiscuité avec les personnages. Le tour du force du film est là, réussir à nous montrer ces discussions plus ou moins banales avec une certaine lenteur, sans que jamais ça ne soit ennuyant. Il arrive à faire en sorte que le spectateur épouse le rythme de son film.
D'ailleurs j'ai été assez surpris de la mise en scène du film puisque plutôt que de couper la caméra pour recadrer sur « l'action » il préfère zoomer, dézoomer et je dois dire que ça fait longtemps que je n'avais pas vu ça. Les premières fois ça m'a surpris car c'est assez artificiel de venir zoomer, surtout que les zooms sont assez rapides pour être perceptibles, mais au fur et à mesure du film j'ai vu comme un moyen de ne jamais interrompre ses personnages tout en montrant ce qu'il faut voir, comme il faut le voir.
Ce qui fait que le film es toujours, même dans ses moments les plus banals, les plus intimistes, réellement beau. Le cadre est toujours choisi avec soin, mettant parfaitement en valeur sa délicieuse héroïne.
Concernant les thématiques du film, je suis sans doute passé à côté de pas mal de choses n'étant pas habitué du cinéma d'Hong Sang-soo, il n'en reste pas moins que j'ai grâce à la mise en scène vraiment apprécié la manière avec lesquelles elles sont amenées dans le quotidien du personnage, comment les discussions amicales finissent par tourner mal, comme l'héroïne se retrouve tout à coup à prendre la mouche pour pas grand chose en apparence.
Et en tous cas c'est ce que l'on peut appeler un beau film.