Solitude partagée
Parce qu'elle était sans doute déjà la compagne indéfectible de son existence, la solitude littérale dans laquelle se retrouve Del (Peter Dinklage) après qu'un mal mystérieux ait emporté les...
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le 10 sept. 2019
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Peter Dinklage aka Del est seul dans sa ville de 1650 âmes, enfin il en reste qu'une seule, car visiblement l'humanité toute entière s'est vue foudroyé le laissant à sa solitude et l'intendance de cette ville, prenant la forme du deuil qu'il porte sur le monde : il débarrasse les cadavres, nettoie soigneusement les maisons de cette humanité perdue, classe leurs photos et les livres empruntés dans sa bibliothèque lui servant de QG Post-Apocalyptique. Sauf qu'une mystérieuse Grace (Elle Fanning) viendra atterrir dans sa ville ordonnée et chambouler le quotidien du "de notre bon samaritain".
Difficile de porter une critique sur la structure d'un film dont le plot twist n'est révélé que dans les dernières minutes. Cependant dans ce genre de films, c'est souvent le chemin qui nous intéresse, et pour dire que le film prend son temps, ça c'est sur qu'il le prend. On pourrait le décrire en fin de compte comme film d'amour "Post-Apo", d'une lenteur un peu assommante. Alors quoi ? Il reste les acteurs et leurs interprétations et ici, rien de transcendant non plus. J'ai lu récemment sur SC "un genre de Droopy Hargneux" pour qualifier le jeu d'un acteur et je trouve que ça correspond parfaitement a celui de Dinklage dans ce film : c'est très monocorde, un peu ennuyeux quand on sait les pirouettes dont ce grand acteur est capable. Il se contente souvent de grogner plus que d’interpréter, il manque cette malice, détresse qu'on lui connais tant. Cela doit venir davantage de l'écriture du rôle ou de sa direction sur tournage, mais même dans des élans qui sembleraient plus propices a quelques joyeusetés, cela reste trop retenu pour en faire une "excellente" performance dont il est capable de faire.
L'éclaircie viens plutôt de d'Elle Fanning, plutôt rafraîchissante. Ce n'est pas la lumière absolue qui va faire basculer notre Tyrion dans une romance mashmallownée, mais juste ce qu'il faut pour réveiller ce qui reste de vivant chez lui. C'est assez simple encore, mais interprété avec beaucoup de finesse de la part de la jeune actrice (et très bien écrit de ce côté) Je regrette simplement que la partie romance, soit active si tard dans le film. Encore une fois, je ne demandais pas a nos tourtereaux de faire le tour d'un parc d'attraction vide en se goinfrant de barbe à papa, mais simplement davantage de complicité afin d'appuyer les motivations du final et accessoirement donner naissance à un baiser plus convaincant, représentant cette symbolique la belle et la bête.
Le final twist se voit révélé un tout autre point de vue, assez inhabituel au genre Post-Apo. Ce n'est pas dans le fait qu'il existe d'autres survivants et qu'ils sont très méchants, car ça c'est habituel. Il arrive plus dans cette prise de conscience des deux protagonistes en voyant le rêve américain ressuscité sous leurs yeux (avec tout le dégoût qu'il véhicule) et qu'au final, l'humain fait tout son possible pour recréer ce qui a mené a sa propre perte. Malgré le fond de cette idée qui semble originale, il reste ce goût de 180° complet, dénotant avec le reste du film et cassant brusquement son rythme afin de conclure aussi vite que la disparition insignifiante de Charlotte Gainsbourg du plan.
Un honnête film écrit et interprété convenablement partiellement oubliable dans sa réalisation et son sujet.
Créée
le 30 oct. 2019
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