Cette critique contient des spoilers non masqués


Incroyable. Des frissons tout au long ; Spacey est magistral ; Freeman est très bon - Brad Pitt beaucoup moins, mais au final, ce n'est pas dérangeant. L'atmosphère est superbement maintenue jusqu'à la fin, il n'y a aucun détail en trop, aucun dialogue inutile, aucun plan superflu, tout est minutieusement ficelé pour arriver à cette fin magistrale où tous les petits morceaux du puzzle s'emboîtent, où l'on découvre que ce John Doe, dont la froideur donne véritablement des frissons, avait en réalité 4 coups d'avance depuis le début, le spectateur se plaisant ainsi à remonter tout le cours du film une fois celui-ci achevé pour reconstruire les bouts de l'intrigue lui-même...


Et c'est en cela que je pense que Seven est un grand film ; car le grand film, ce n'est pas celui où tu te dis à la fin "ah oui, logique, pas mal, je m'y attendais pas" mais plutôt celui où tu te dis "ah oui, je m'y attendais peut-être... mais c'est quand même incroyable" ; parce que peut-être que certains rebondissements de Seven sont prévisibles (évidemment, on a plus vu Gwyneth Paltrow depuis 1H ; elle est enceinte ; elle n'a servi à rien ou pas grand chose jusqu'ici ; donc bien sûr que c'est sa tête dans la boite en carton), peut-être que certains sont un peu faciles (facile de prêter un mobile quelconque à un meurtrier qui ne fait pas partie de la vie des personnages principaux), mais il demeure chez celui qui a achevé Seven une envie de tout creuser depuis le début, de scruter les ficelles de l'intrigue, qui se dévoilant à lui par rétrospection ne lui apparaissent que plus intelligentes, fines et jouissives. Sans parler des références classiques qui sont un pur plaisir à retrouver, même si j'avoue que j'aurais aimé voir Freeman rester plus longtemps sur les chefs d'oeuvre de Dante ou de Milton ; sans parler également des dialogues, d'une qualité rare, d'une finesse parfois touchante, et qui surtout, ne versent jamais dans le cucul, de par le recul que Fincher prend dessus à travers le personnage de Brad PItt, livrant ainsi des scènes d'une rhétorique fluide mais dont le fond est paradoxalement d'autant mieux maintenu et efficace.


Malgré ses défauts plus ou moins mineurs, je rejoins donc la (grande) troupe de celles & ceux qui pensent que Seven est un chef d'oeuvre exquis.

Créée

le 29 avr. 2020

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