Quand on lâche le nom de David Fincher dans une discussion de cinéphile c'est comme mettre ses couilles sur la table, impossible de laisser ce célèbre et à juste titre nom dans l'ombre car nous avons à faire à un des meilleurs réalisateur et metteur en scène de ces 20 dernières années.
Avec une filmographie aussi bluffante il est difficile de cacher qu'en terme de thriller le Fincher est au dessus du panier, cet homme qui a débuté en 92 avec un Alien3 quelque peu mitigé auprès du public, frappera très fort l'année de ma naissance avec Se7en.
Glisser des mots sur ce polar archi célèbre, réputé de ouf, cinématographiquement exemplaire, c'pas évident. Et dans tout cela, ce n'est même pas mon Fincher favoris, c'est dire à quel point le mec est fort.
Se7en est donc le polar sombre et glauque que tout le monde connait, du moins j'espère, le genre de film que t'as pas intérêt à mater un après midi dans une pièce où la lumière est capable de se pointer (cette salope !), pasque sinon... bah tu vois rien quoi, à part ton reflet tout naze de toi même pas coiffé...
David Fincher est un mec cru, qui n'hésite pas à pousser le crade dans ses plus bas instincts, chez qui l'ambiance est soit froide, limite frigide, soit au contraire chaude, voire transpirante, ce film rentre clairement dans la deuxième catégorie avec sa photographie jaunâtre et poissarde.
Brad Pitt, chouchou du réalisateur, et Morgan Freeman, forment un duo inimaginable sur le papier, superbement maîtrisé et complice, deux grandes performances aux cotés d'une peu présente mais très bonne Gwyneth Paltrow ou bien évidement le stupéfiant comme toujours Kevin Spacey.
Cette folle enquête, angoissante de par la bande originale et de par ce soucis du détail, les décors sont juste hallucinants, ce n'est pas des putains de villes enchantées et colorées mais de simples chambres, salons, bureaux et j'en passe. Tous ou presque sans lumière extérieure, seules les lampes torches sont la plupart du temps présentent pour découvrir les indices cachés ou au contraire bien mis en avant. Tel est le jeu du mystérieux tueur aux péchés capitaux, un jeu qui se terminera... j'le dis pas non ? Enfin ceux qui liront le saurons déjà mais au cas où un con* s'est glissé dans le délire je vais rien dire...
En bref, parce que je sens que je vais finir par ne pas en finir et ça va commencer à me gaver, Fincher signe ici un thriller haletant, entraînant, les 2h passent vite tellement l'ambiance est puissante, et d'un coté très intimiste. En effet l'enquête ne nous fait pas suivre une foule de flics qui arpentent l'état à la recherche d'un tueur, mais bien un duo formé d'un jeune arrivant dans cette section aux cotés d'un quasi retraité, qui va devoir attendre le prochain meurtre pour pouvoir avancer.
Du vrai et pur polar en somme, dérangeant et malin.
*J'ai rien de spécial contre les cons mais arrêtez de l'être...