Dans les années 90, un polar américain va confirmer tout le talent d'un réalisateur américain, qui avec Alien 3, avait déjà démontré toute l'étendue de son panel d'artiste. Ce metteur en scène n'est autre que David Fincher, l'un des plus doués de sa génération. En gros, on a un assassin qui tue ses victimes en les choisissant selon les sept pêchés capitaux. C'est alors que deux enquêteurs commencent à faire leur job. Le premier est un jeune qui vient de s'installer à New-York, le second est flic blasé de son métier et ne demande qu'à prendre sa retraite.
Premièrement, il faut bien reconnaître l'aspect très sombre qui se dégage de la ville. La photographie a été très travaillée à ce niveau-là et de plus, la plupart des scènes extérieures se déroulent sous la pluie. Il faut d'ailleurs souligner que c'est l'ensemble de la réalisation de Fincher qui est efficace et d'une maîtrise frôlant la perfection.
Ensuite, le caractère sordide des meurtres ajoute encore plus à cette ambiance très glauque. Les cadavres qui sont découverts sont parfois décomposés et mutilés. Pire encore, la victime de la paresse est découverte dans un état pitoyable, cadavérique mais est toujours en vie. Le meurtrier ne fait pas dans le détail et son plan est machiavéliquement conçu. Il se considère lui-même comme un justicier puisqu'il élimine la ville de tous ceux qui pêchent par leur comportement. Il est aussi à noter qu'on ne voit jamais les meurtres en direct. Un exemple de la suggestion que Fincher établit reste bel et bien le panier à la fin dont on devine le contenu mais ce dernier n'est pas montré à l'écran. Le scénario, écrit avec brio par Andrew Kevin Walker (Sleepy Hollow), réserve pourtant sa meilleure partie que sur la fin. Le meurtrier se rendant aux flics pour qu'on puisse avoir droit à un final grandiose, diabolique et qui fera date dans l'histoire du genre et plus que probablement dans le cinéma. A noter que le scénariste possède un tout petit rôle à l'écran puisqu'il joue un des cadavres.
Seven marque la première collaboration entre David Fincher et Brad Pitt. Les deux hommes se retrouveront plus tard pour Fight Club, véritable oeuvre culte du réalisateur américain. Le prochain film de Fincher, The curious case of Benjamin Button, devrait marquer une troisième retrouvaille entre les deux protagonistes. Il faut d'ailleurs le dire, Brad Pitt est tout bonnement impressionnant à l'écran au côté de Morgan Freeman qui n'est plus à présenter non plus. Mais la palme revient très certainement à Kevin Spacey qui crève l'écran dans le rôle de ce psychopathe. Il est extraordinaire tout simplement.
D'ailleurs, le public ne s'y est pas trompé. Ayant coûté 30 millions de dollars, le film en a rapporté 316 millions à travers le monde. Un succès qui a ravit évidemment les producteurs. Ces derniers ayant pourtant voulu changer la fin du film, qu'ils ont jugé trop sombre. Cependant, la volonté du réalisateur et de Pitt a eu raison de celle des producteurs.
Un succès logique, mérité car l'oeuvre constitue désormais une référence en matière de films de serial-killer. Fincher signe son premier masterpiece et l'avenir prouvera que ce ne sera pas le seul. Et s'il suit cette même voie, le metteur en scène américain deviendra probablement une référence incontournable pour le septième art. Mais ne l'est-il déjà pas ?