Sexy à mort par cherycok

Le cahier des charges lorsque je veux regarder un film à ma pause méridienne au travail est simple : j’ai 1h30 de pause, donc le film doit durer moins de 1h30. Je finis du coup très souvent sur des films d’horreurs ou des films bis de huitième zone car ils sont en général assez courts. Mais aujourd’hui, je voulais changer un peu de genre. Me voilà en train de farfouiller un peu partout et v’là-ty pas que je tombe sur une comédie affichant fièrement au compteur 1h23 générique compris. Coup de chance ! Et puis une comédie, ça changera des effusions de sang et autres post-apo fauchés. Ça s’appelle Sexy à Mort (Drop Dead Sexy en VO), c’est de 2005, et c’est un film inconnu au bataillon sorti chez nous directement en DVD en 2007 et puis quelques années plus tard en VOD. Du moins, je n’en avais jamais entendu parler…

Sexy à Mort nous raconte l’histoire de deux gros loosers, Frank et Eddie, qui rêvent de changer de vie. Comme ils ont besoin d’argent pour cela, ils rendent visite à Spider, l’escroc qui fait la pluie et le beau temps là où ils habitent. Il leur confie une tâche en apparence simple : livrer dans une camionnette 250000$US de cigarettes au Mexique et 10% sera pour leur poche. 25000$US, une somme rondelle pour les paumés qu’ils sont. Sauf que c’est la boulette, en pleine route, leur camionnette prend feu, la cargaison est définitivement perdue. Comment faire ? Spider risque de les tuer… Ils décident de se cacher quelques temps chez la mère de Frank, une vieille folle qui empaille des animaux mais qui vit dans un endroit reculé. Là, ils apprennent que l’homme le plus riche de la ville a enterré sa femme très récemment et ils constatent que, sur la photo, elle a un magnifique collier de diamant. S’ils avaient ce collier, ils pourraient rembourser l’argent à Spider ! Ni une ni deux, ils vont pendant la nuit exhumer le corps de la demoiselle. Sauf que les bijoux ne sont pas là. Concours de circonstances oblige, ils ne peuvent pas remettre le corps à sa place et sont obligés de le ramener avec eux. Franck se rend compte qu’il l’a déjà vue quelque part, que ce tatouage d’araignée sur la fesse ne lui est pas étranger. C’était une stripteaseuse ! Lorsqu’ils se rendent dans le bar où elle travaillait avant d’épouser son millionnaire, ils commencent à découvrir les secrets de la défunte. Et là, les ennuis vont commencer… D’un côté, Spider et ses sbires cherchent à les tuer. D’un autre, ils vont tenter de faire chanter un mari en deuil qui ne les croira pas… Et par-dessus le marché, la mère de Frank commence à sentir des odeurs bizarres à travers la porte de la chambre où ils gardent le cadavre exhumé…

Sexy à Mort est une comédie noire / comédie macabre dont l’idée de départ est des plus intéressantes mais qui ne saura à aucun moment comment réellement l’exploiter à cause d’un scénario qui ne tient pas la route. On nous présente cette histoire de loosers, pas toujours très performants du casque à qui il va arriver couille sur couille et pour qui rien ne se passera jamais comme prévu. Le problème, c’est que le film va très rapidement se montrer très prévisible et n’aura au final que peu d’intérêt. Certes, les persos bien barrés sont assez attachants, l’alchimie entre les deux héros, Jason Lee (My Name is Earl, Dogma) et Crispin Glover (Willard, American Gods), est plutôt bonne et le film va effleurer parfois le politiquement incorrect (en rigolant avec la nécrophilie). Mais on ne rit jamais réellement car le film va s’avérer au final assez plat. Ça se suit sans aucun souci, sans ennui, mais on regarde ça un peu inerte, sans jamais vraiment développer un grand intérêt pour ce qu’on a devant les yeux. Il faut dire que la mise en scène Sexy à Mort n’aide pas. Sans inspiration, assez fade, elle a en plus un côté très téléfilm du dimanche soir sur une chaine de la TNT. Les amateurs de femmes dénudées apprécieront néanmoins les quelques plans boobs gratuits du film (ça se passe parfois dans un strip-club).

Passé inaperçue lors de sa sortie, Sexy à Mort est une comédie noire qui risque de rester dans l’anonymat le plus total tant elle est tout bonnement quelconque. Ni bon, ni réellement mauvais, sans vraiment d’intérêt.

Critique originale : ICI