Gül, une jeune fille de 12 ans, se retrouve possédée par le Diable après une partie de ouija…
Le cinéma turc et sa longue tradition de remakes officieux (voir plagiats) a encore frappé ! Un an seulement après la sortie au cinéma du film culte de William Friedkin, c’est au tour de L'Exorciste (1973) d’en faire les frais, avec un rip off digne de ce nom. En effet, Metin Erksan ne s’est pas embêté et a repris toute la trame principale, ainsi que "Tubular Bells", le main theme original (!).
Ce qui est amusant de constater ici, c’est que l’on a affaire à une relecture qui se situe dans un pays musulman. Oubliez donc les prêtres qui viennent chasser le Malin à grand coup d’eau bénite, de crucifix et autres références catholiques, le réalisateur s’en détourne et arrange l’histoire à sa sauce.
Le film reprend à plusieurs reprises plusieurs éléments de l’oeuvre d’origine, pêle-mêle, on retrouve la fameuse scène où Gül s’urine dessus en public, le grand escalier escarpé, Gül qui se gode (non pas avec un crucifix (vous aurez compris pourquoi) mais avec un stylet, sorte de dague à lame triangulaire), ainsi que Gül qui fait pivoter sa tête à 180°C et son lit qui convulse.
Côté mise en scène, les coupes sont hasardeuses et le réalisateur abuse à outrance des effets de zooms et dézooms sur les têtes pétrifiées de ses acteurs, le tout, dans un décor cheap aux couleurs délavées. Bien évidemment, impossible de passer à côté du surjeu des acteurs, mention spéciale à Canan Perver qui interprète Gül et grimace tant bien que mal pour montrer à quel point elle est possédée par le Diable, face à Meral Taygun qui joue sa mère hystérique.
Pour le reste, le film se regarde sans trop de déplaisir, on s’amuse à faire des comparaisons avec la version d’origine et on finit même par avoir de la peine pour la pauvre Gül qui doit subir tout un tas d’expériences avant que la séance d’exorcisme commence. En effet, sa mère et son médecin ne comprenant pas ce qu’elle à, lui font subir tout un tas d’examens, à savoir un prélèvement de la moelle épinière, une séance chez le psy, chez un hypnotiseur et même un traitement de choc avec l’utilisation de l’électroconvulsivothérapie (un électrochoc au niveau du cerveau). Bref, elle doit passer par bon nombre de douleur avant que le Diable ne se manifeste et qu’un écrivain, accompagné d’un médecin ne viennent lui faire un exorcisme à base "d'eau de Zamzam" (l’équivalent de l’eau bénite chez les musulmans).
Turkish Exorcist / Şeytan (1974) se regarde sans trop de difficulté (bien que cela reste assez mauvais) et parvient même à être plus distrayant que les innombrables suites (ratées) du film de William Friedkin.
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