Attention, cet avis personnel s’adresse en particulier aux cinéphiles de 40 ans et plus, qui ne seraient pas forcément attirés par le synopsis et encore moins par le visuel du film.
Dès le curieux prologue de “Shadow in the Cloud”, la réalisatrice sino-néo-zélandaise Roseanne Liang - dont c’est ici le premier film - convoque un certain cinéma fantastique des années 80, tourné vers Steven Spielberg, George Miller et Joe Dante. Nous sommes en avril 1943 en Nouvelle-Zélande, au moment où Maud Garrett (Chloë Grace Moretz), la jeune pilote et officier mécanicienne, se retrouve sur le tarmac d’une base de l’US Air Force. Investie d’une mission “Top Secret” qui doit la conduire aux îles Samoa, la jeune femme se cramponne fermement à une mallette en cuir avant d’investir le bombardier américain "Fool's Errand", en plein décollage. Accueillie assez froidement par l’équipage masculin et machiste de la forteresse volante, Maud se voit assigner à la tourelle de combat sous l’appareil. Une entrée en matière qui n’est pas sans rappeler “The Mission” ou “La Mascotte”, avec Kevin Costner et Kiefer Sutherland, l’excellent épisode pilote des “Amazing Stories”, “Histoires Fantastiques” chez nous, une anthologie fantastique de Steven Spielberg sortie entre 1985 et 1987, diffusée en 1992 à la télévision. Une fois en vol, le spectateur curieux et cinéphile reconnaîtra un peu plus tard dans le récit, une autre anthologie, à savoir, “La Quatrième Dimension”, plus précisément, “Nightmare at 20.000 feet” - le segment écrit par Richard Matheson en 1963 et repris par George Miller dans la version cinéma 20 ans plus tard - quand Maud apercevra ce qui semble être une créature sur l’aile de l’avion !? Toutes ces sensations de déjà vu cinématographique ne semblent pas être le fruit du hasard, car le scénariste de “Shadow in the Cloud” n’est autre que Max Landis, le fils du réalisateur John Landis, lui-même scénariste et metteur en scène sur “La Quatrième Dimension” de 83. Mais rassurez-vous - pour les plus jeunes spectateurs et les autres - même sans avoir été bercé par la “Pop Culture” des eighties, le film réserve quelques bonnes surprises. D’une durée de seulement 80 minutes, ”Shadow in the Cloud”, de part son mélange de huis-clos horrifique, de film de guerre, de récit féministe (plus précisément la place de la femme dans les forces armées) et son côté décalé, est aussi intéressant qu'il est inclassable !