Pour ce troisième opus des aventures de Shaft, le plus connu - mais pas forcément le plus stylé - des héros de Blaxsploitation se retrouve au centre d'un véritable traffic d'êtres humains, kidnappé par des nantis africains souhaitant faire cesser cette monstruosité, Shaft est convaincu par ces derniers d'infiltrer l'organisation de l'intérieur. N'étant pas connu des méchants esclavagistes, il est le seul à pouvoir en dénoncer les méfaits et fini par se laisser tenter. C'est donc sur un scénario fort alambiqué que la lutte fraternelle de Shaft s'internationalise puisque qu'il doit remonter la filière jusqu'à son point de départ : l'Ethiopie.
Car oui, c'est une idée de merde, Shaft n'est pas éthiopien et ça va se voir, mais en fait peu importe car les méchants l'on déjà repéré à New York, détruisant tout son interêt d'élément extérieur indétectable, ce qui ne l'empêchera pas de continuer. Globalement tout le film est navrant dans son refus de respecter toute règle scénaristique... Bon après tout personne ne regarde un film de Blaxploitation pour le scénario, ce qu'on veut c'est de l'action et des moments où le héros est cool. A ce niveau là après un premier épisode monstrueusement mou, un deuxième plus réussi mais néanmoins mollasson, Shaft n'était pas la franchise sur laquelle miser. Cela va bien évidemment se confirmer, le pays changeant mais pas la recette pour autant. Malgré une première partie rythmée et plutôt sympathique, cette troisième apparition du preux chevalier de Harlem empile les clichés comme les coups de bâton et souffre d'intolérables longueurs notamment lors de ses épisodes libidineux. Il semble en effet que, comme à son habitude, Shaft soit plus déterminé a faire passer James Bond pour le Celestin de service qu'à faire régner la justice. Ca va qu'il arrive à faire les deux, mais les scènes de séduction sont tellement chiantes et longues qu'on se demande où il trouve le temps de sauver tous ces opprimés. Ce ne sont pas les quelques punchlines un peu forcées mais plutôt marrantes qui sauveront le spectateur d'un inévitable ennui.
A voir pour la scène ou Shaft dévoile son petit coeur après la mort de son chien (non sans avoir foutu une raclée au tueur) et pour l'espèce de blackface plutôt ridicule qui revient souvent.