Le style Blax
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Je me demande si Spike Lee a vu Shaft. John Shaft se permet, une phrase sur deux, de nous rappeler qu'il est noir. Rien de bien gênant, me direz vous. Bah, en fait, si. Shaft est censé être un modèle d'intégration (le noir de Harlem venu travailler à Manhattan). Dans ce cas, pourquoi donc se croit il tant obligé de rappeler qu'il fait parti d'une minorité?
L'autre gros problème est l'éthique global du film. On veut nous montrer un John Shaft héroïque, donnant un billet à un enfant quémandant. Très bien, après tout, l'intérêt du film est de montrer aux spectateurs de l'époque les noirs et les blancs comme égaux. Manque de chance, le ou les scénaristes se prennent les pieds dans le plat: tout ce que fait John Shaft du film, c'est... Aider un dealer (je ne m'arrêterai même pas sur le fait qu'il trompe sa dame). "Mais c'est un noir, il est de la mif". Ouais, donc avec cette excuse, tout les blancs loyaux ont des sympathies aux Ku Klux Klan.
Et c'est ultra dégradant quand même. Sortir un héros noir, c'est quelque chose de couillu quand même, à cette époque. Donc sortez un héros noir loyal, qui se bat contre les malhonnêtes, noirs ou blancs!
Pour finir sur les défauts du film, je vous propose de comparer avec "Dans la chaleur de la nuit", de Norman Jewison. Ce film là donne une leçon à John Shaft et consort. Virgil Tibbs est honnête, Virgil Tibbs est intelligent et Virgil Tibbs ne se pose pas en victime tout le temps.
Bon, le film a de très bons cotés. C'est un thriller plutôt bien huilé, avec de l'humour, une mise en scène plutôt sympathique et dynamique, quoique trop sombre par moment. John Shaft a tout du grand héros, en dehors de ce que j'ai dit avant. Bref, entre 7 et 8 pour moi.
Créée
le 29 août 2014
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