"Who's the black private dick, that's a sex machine to all the chicks?"

Gordon Parks, grand bonhomme de la photo américaine, fut en son temps le premier réalisateur noir à se voir confier une caméra par une grande maison hollywoodienne pour son premier film, l'obscur The Learning Tree. Avec son deuxième opus, le-dit Shaft, il est aussi le premier à donner un grand coup de pied dans le paysage monochromatique d'alors et lance une vague, qui sera surfée 26 ans durant par pas mal de petits rigolos jusqu'au Jackie Brown de Tarantino, le Kelly Slater de la blaxploitation.

Alors, Shaft, c'est quoi, les copains ? Shaft c'est un charisme, made in Richard Roundtree, qui balade sa moustache, ses gros muscles et ses "baby" dans un Greenwich Village rendu à la quasi-perfection par Parks, le troisième larron Isaac Hayes lâchant une bombe funky-jazzy-easy en guise de bande-son. Un film pratiquement entièrement résumé et sublimé par son générique de début, please bi-atch...
http://www.youtube.com/watch?v=pFlsufZj9Fg

A côté de ça, le bât blesse légérement, la faute à quelques seconds rôles pas très concernés ou un grand final qui traîne la patte, alors que le scénario était surprennement très bon jusque là.
L'oeil unique de Parks fonctionne à merveille dans sa vision quasi-naturaliste de la grosse pomme ou quand il s'agit de placer des corps d'une façon tellement cool dans un bar que ça ferait fondre la glace vanille-choco de ton pote norvègien ; il est moins tranchant sur les scènes d'action, et par il est moins tranchant j'entends qu'il nous ramène à l'esprit des pires séries B, mais on pardonne beaucoup de choses à un film aussi classe.

Même ce putain de pantalon en intégrale-cuir.
lucasstagnette
7
Écrit par

Créée

le 16 avr. 2013

Critique lue 992 fois

14 j'aime

Lucas Stagnette

Écrit par

Critique lue 992 fois

14

D'autres avis sur Shaft - Les Nuits rouges de Harlem

Shaft - Les Nuits rouges de Harlem
Ugly
7

Le style Blax

La décennie 70 voit le retour du "private detective" avec le mythique Philip Marlowe de Raymond Chandler dans plusieurs films et avec des interprètes différents (Elliot Gould ou Robert Mitchum), J.J...

Par

le 20 avr. 2020

18 j'aime

5

Shaft - Les Nuits rouges de Harlem
lucasstagnette
7

"Who's the black private dick, that's a sex machine to all the chicks?"

Gordon Parks, grand bonhomme de la photo américaine, fut en son temps le premier réalisateur noir à se voir confier une caméra par une grande maison hollywoodienne pour son premier film, l'obscur The...

le 16 avr. 2013

14 j'aime

Shaft - Les Nuits rouges de Harlem
KinDick
7

"Cut the crap man, this is Shaft. Looks like you gonna have to close it yo'self, *shitty*! "

La meilleure façon de résumer le film reste encore de traduire les paroles de le chanson éponyme qui a remporté un Oscar, rien que ça : " Il est cool, c'est un coriace. C'est un privé noir, une...

le 13 mai 2012

7 j'aime

Du même critique

La Nuit des masques
lucasstagnette
5

See anything you like?

La nuit d' Halloween, dans une petite bourgade fictive des États-Unis ; Michael Myers tue sa sœur (en la surprenant à moitié à poil au passage, ce sale petit pervers). La justice n'est pas...

le 28 juil. 2011

45 j'aime

5

Une femme sous influence
lucasstagnette
9

Mabel is not crazy, she's unusual. She's not crazy, so don't say she's crazy.

Mabel Longhetti (Gena Rowlands) est une mère au foyer de trois enfants qui souffre de déviance du comportement en société ; et par société, comprenez tout le monde sauf son mari, Nick (Peter Falk),...

le 21 août 2011

33 j'aime

9

Frenzy
lucasstagnette
8

If you can't make love, sell it. The respectable kind, of course. The married kind.

Premier film "Rated-R" du maître du suspense, Frenzy est un retour réussi pour un Hitchcock en fin de carrière à ses premières amours, le film noir et à suspense. Délaissant le politique (Le Rideau...

le 15 août 2011

32 j'aime