Le génie du plan capillaire

Pourquoi pas 1/10 :

La tentation est forte, rien que pour être le premier à lui mettre cette note sur sens critique, mais ça ne serait pas honnête. Plusieurs choses sauvent le film du 1/10. Michael Fassbender, tout d'abord, joue vraiment bien, je l'avoue. Il fait même peine à voir en jouant sérieusement son rôle dans ce film où presque tout est nul. Ensuite, la scène où il court dans la rue est pas mal et bien filmée. Enfin, le fond du film et son message n'est pas inintéressant et le réalisateur ne prend pas le spectateur pour un con, les explications étant assez subtiles.

Pourquoi pas 3/10 :

Qu'est-ce qu'on s'emmerde !

Si j'avais pas vu le film au cinéma (en payant 10,50 € grâce à un autre senscritiqueur), j'aurais pas fini le film. Inimaginable de regarder ce film du début à la fin en étant chez soi : soit on zappe, soit on s'endort. Même au cinéma j'ai hésité à sortir pour arrêter de perdre mon temps. Ensuite j'ai essayé de dormir mais impossible (trop de lumière blanche).

Dès la toute première scène j'ai décroché. On voit exactement le même plan que l'affiche du film pendant 20 secondes. Je me suis demandé pourquoi. Ils en sont fiers et ils veulent la montrer absolument à ceux qui ne l'ont pas vu peut-être... Ensuite, il faut s'accrocher pour se faire des plans où on le voit se lever, appuyer sur le bouton de la messagerie, puis aller pisser (jusqu'au bout avec les petites goutes). On se fait plusieurs jours de suite pour montrer la répétition. Pour ceux qui sont encore éveillés, il y a la scène du métro dans la foulée. On se fait avec lui toute la ligne pour aller à son boulot en temps réel à mon avis. Assez long.

Toute la suite est dans ce style ultra-lent. Et comme j'ai pas aimé la musique par-dessus, ni la couleur pâle du film (on pourrait parfois se croire dans cold case avec cette blancheur), le film est passé plus que lentement. Toutes les scènes sont à rallonge. Exemple : la chanson New-York, New-York dure 3min 37 en vrai. Là, bien sûr, Carey Mulligan la chante en entier, mais sur un rythme plus lent. Elle doit le faire en 7 minutes environ, faut aimer. Encore pire, Steve McQueen nous invente des plans incroyables, surement pour faire cinéma d'auteur. Pour preuve, il invente, en tout cas je connaissais pas, ce qu'on peut appeler le plan capillaire. Cela consiste à filmer les acteurs qui sont sur un canapé en gros plan de dos. Gros plan sur les cheveux derrière le crane. Si quelqu'un peut trouver la longueur de ce plan ça m'intéresse. Là encore, je parie sur 7 minutes. On les voit aussi de dos au début du film sur le quai à parler de bouloche de manteau. Surement un message du réalisateur.

Alors c'est peut-être du génie, je vous laisse juger, mais pour le savoir, il faut souffrir 1h39. A vous de voir.