Came early

Mubi propose encore une fois un film des films destiné à la plate forme de VOD de Refn et franchement encore une fois c'est pas terrible. Alors oui, il faut également préserver ce cinéma là qui fait de série B, voire Z, ces films fauchés et maladroits parce qu'ils témoignent d'une partie de la production cinématographique qui est trop souvent oubliée, surtout qu'on peut avoir d'agréables surprises...
Mais là franchement ça a beau durer à peine plus d'une heure, ça reste quand même assez chiant.

Et pourtant thématiquement c'était intéressant, on est dans les années soixante, on a un pasteur qui prêche l'amour de Jésus mais qui se révèle être vénal et intéressé par la chair d'une jeune prostituée... Et on a une bonne image des tensions raciales qui est proposée dans le film. En fait malgré les beaux discours tout le monde ne pense qu'à lui, tout le monde est égoïste. La prostituée veut bien coucher mais contre de l'argent, le pasteur veut bien aider, mais contre du sexe ou de l'argent, etc. Et pour ça le film est assez nihiliste. Rien ne semble aller dans cette société, ce qui tranche avec la musique d'introduction très gospel. D'ailleurs la musique dans le film est remplacée par un truc minimaliste avec juste une batterie et un instrument à corde qui joue quelques temps de temps en temps pour faire semblant qu'il y a un rythme dans ce film.

Mais voilà, si le portrait de la société américaine raconté ici est intéressant, l'exécution est bien trop laborieuse pour réussir à captiver. Il y avait moyen de faire plus avec tous ces personnages qui sont tous des salauds, des gens qui vont à la messe pour se donner bonne conscience mais qui ensuite vont tabasser leur fille qui s'est égarée...

C'est assez oubliable malheureusement, comme les autres films proposés par Refn pour Mubi. Mais comme dit il y a sans doute un public pour ce genre de séries Z fauchées qui transpirent les années 60 et le manque de fric... et ce n'est pas une raison pour oublier l'existence de ce cinéma là. Surtout que ça ne dure qu'une heure dix...