Benny Chan poursuit sa route d'insatiable fabriquant avec aujourd'hui un de ses meilleurs projets. Casting impérial, budget astronomique, rien n'est laissé au hasard pour célébrer le retour sur grand écran du célèbre Temple.
Originalité très appréciable : d'ordinaire les films de Moines Shaolin mettent en avant leurs prouesses physiques, le plus souvent au travers de séances d'entrainements drastiques... Ici, non. Le maître argument est la force spirituelle, la sagesse, la rédemption et le pardon. Alors évidemment les morceaux de bravoure sont au rendez-vous, cascades et castagne, tout ça... Mais le cœur du film réside dans la relation brisée entre Andy Lau et Nicholas Tse.
Ce choix hélas apporte un bémol général au film : les nœuds de l'intrigue sont calqués sur Fearless ( aka Huo Yuan-Jia / Le Maitre d'Armes ) de Ronny Yu. Un héros imbu de lui-même et un peu fils-de-pute qui par ses actions impulsives entraine la mort de sa fille et va se remettre en question pour devenir un apôtre de la non-violence prévenant et sage. Ronny Yu étant bien plus fort que Benny, son film est plus dense et bouleversant, surtout dans le Director's Cut.
Mais ne boudons pas contre notre estomac.
Sur ce canevas finalement ultra-balisé, Benny va greffer une grosse poignée de seconds rôles attachants, tous très bien caractérisés et miser sur eux pour ajouter une dimension émouvante à l'édifice. Particulièrement Wu Jing en gardien du temple impulsif mais vigilant, et Jackie Chan en vieux cuisto débonnaire.
Et au détour de scènes d'action Homériques ( ou plutôt Shi Nai-Anesques ? ) le film parvient à restituer l'énergie et l'espièglerie de ses prédécesseurs. Le final complètement baroque sombre sans retenue dans le lacrymal, ce qui pourra en rebuter plus d'un, mais moi je suis client. J'ai pleuré.