Surfant (tardivement) sur le petit succès du déjanté Shaolin Soccer, cette pseudo-variante sur le monde du basket n'a hélas pas la même étoffe que son modèle. Nous dirons "pseudo" car, outre quelques élégants sauts et un combat dans une boîte, il n'y a pas vraiment de kung-fu dans Shaolin Basket et encore moins de moines shaolin. Titre mensonger pour film peu fendard, le long-métrage de Chu Yen-Ping se prend beaucoup trop au sérieux et n'apporte finalement pas grand chose à la comédie sportive...
Matchs rébarbatifs, morale poussive et impuissante, effets spéciaux aussi rares que réussis et acteurs peu charismatiques pour personnages sous-exploités : Shaolin Basket est une déception. Le film aurait pu être une copie du film de Stephen Chow avec le ballon orange mais hélas, le scénario joue autant la carte du drama pour teenagers à deux sous que du film de sport de bas étage où notre héros ne sait pas vraiment pourquoi il joue et voit même sa personnalité grandement incompréhensible jusqu'à ce qu'on se demande s'il veut jouer au basket ou pas.
Notez plutôt : un adolescent rebelle se fait virer de son école d'arts martiaux et trouve malgré lui refuge dans le basket quand un pauvre type le propulse du jour au lendemain en tête d'affiche des plus prestigieux matchs du genre. Là, il va rencontrer la gloire, la rivalité, les coups bas et peut-être même l'amour. C'est classique, c'est meugnon mais c'est ici mal foutu. Rien n'est vraiment travaillé et les matchs de basket, censés être le clou du spectacle, s'avèrent peu exaltants, la faute à une mise en scène sans aucun dynamisme et rien de vraiment surprenant au niveau des "cascades"...
Des lancers francs, des dunks, des passes en arrière et voilà le travail (bâclé) que nous propose maladroitement Chu Yen-Ping, visiblement inadéquat dans ce type de films. On oubliera volontairement le passage sans queue ni tête des fameux moines shaolin à la fin ainsi qu'un voyage temporel aberrant ni drôle ni logique qui prouve définitivement que Shaolin Basket est une simple erreur. Pas forcément désagréable en soi mais diablement raté.